Aller au contenu principal

Réforme de la PAC 2015-2020
L'enveloppe consacrée aux protéagineux reviendra en partie aux grandes cultures

Si le ministère de l'Agriculture est d'accord sur le principe pour réserver aux céréaliers une partie de l'enveloppe consacrées aux protéagineux, il ne veut aider que les protéagineux destinés à l'alimentation animale française.

Les producteurs de grandes cultures ont encore bon espoir de bénéficier d'une part de l'enveloppe du premier pilier de la PAC destinée à l'autonomie protéique des exploitations d'élevage français. Le ministère de l'Agriculture se dit d'ailleurs favorable à cette éventualité. L'enveloppe représente 2 % du budget du premier pilier de la PAC, soit 150 millions d'euros (M€). Elle doit être consacrée d'une part directement aux éleveurs qui produisent des cultures fourragères riches en protéines (luzerne, trèfle, sainfoin...), d'autre part aux céréaliers qui produisent des cultures protéagineuses (pois, féverole, lupin, luzerne déshydratée) "à condition que ces productions soient bien destinées à la fabrication d'aliments pour les élevages français", précise-t-on au ministère de l'Agriculture.

 

Réservée aux protéagineux destinés à l'alimentation animale

Ce qui veut dire que les cultures protéagineuses destinées au marché de l'alimentation humaine à l'export seront exclues du dispositif. Il faudra donc mettre en place un dispositif permettant de flècher cette destination, qui pourrait passer par une contractualisation en s'appuyant sur des filières régionales. Le ministère se dit "ouvert à toute proposition".


Un tiers de l'enveloppe, soit 50 M€

On parle pour l'instant d'une répartition de l'enveloppe de deux tiers destinés aux éleveurs (soit 100 M€) et d'un tiers aux grandes cultures (50 M€). Du côté de la luzerne déshydratée, on a fait les comptes. "La filière a besoin d'une aide à hauteur de 14 à 16 M€, pour porter les surfaces à 90 000 ha, de façon à avoir un effet de seuil sur la rentabilité des usines", souligne Eric Guillemot directeur général de Coop de France Déshydratation. Actuellement la France produit 65 000 ha de luzerne déshydratée et les aides du plan protéines s'élèvent à 8 M€ pour cette filière. Pour lui "si le plan protéines n'est pas reconduit, cela engendrera  une disparition de 10 % de production français de protéines, 1500 emplois seront menacés et un arrêt de toute production de luzerne en agriculture biologique."

 

Une difficulté réglementaire avec le soja

Du côté de la filière oléoprotéagineuse, la FOP rappelle aussi l'urgente nécessité de mettre en place un plan protéines ambitieux. "Loin de s'inscrire dans le cadre de la seule autonomie fourragère de l'exploitation, ce plan protéines doit permettre d'encourager une production protéagineuse et de légumineuses conséquente en l'inscrivant dans une logique de projets économiques structurants. Ce plan n'aura toutefois de sens que s'il permet de relancer aussi une vraie dynamique en faveur du soja", insiste Gérard Tubéry, président de la FOP. Cette question du soja reste en suspens, car, si le ministère de l'Agriculture y est plutôt favorable, il faut qu'il arrive à convaincre la commission européenne de reclasser la culture du soja comme "culture protéagineuse" et non "oléagineuse", ce qui n'est pas une mince affaire.





Les plus lus

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

<em class="placeholder">Visite d&#039;un essais colza organisé par la coopérative Vivescia.</em>
Colza : « Nous recherchons dans le Grand-Est des variétés calmes à l’automne pour les semis de début août, et des variétés très dynamiques pour les semis plus tardifs »
Étienne Mignot est expert innovation agronomique au sein du groupe coopératif Vivescia. Il explique quelles sont les gammes de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures