Le tournesol sauvage, ennemi des cultures
Pernicieux, les tournesols sauvages ressemblent aux tournesols cultivés mais ils en dégradent la qualité de récolte et le rendement.
Par rapport aux tournesols cultivés, les tournesols sauvages présentent une hauteur supérieure, dépassant les 2 mètres et pouvant atteindre 3 mètres. Leur port est buissonnant et une plante montre de nombreux capitules de petite taille sans capitule dominant. Leur floraison est échelonnée. Les tiges et pétioles développent une pigmentation violacée. Cette coloration peut se retrouver chez les capitules. Arrivés à maturité, les capitules portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la récolte.
Il ne faut pas confondre ces plants sauvages avec les pieds cultivés qui, chez certaines variétés, peuvent extérioriser un caractère polyflore à cause de conditions climatiques particulières. Dans ce cas, ces plants d’hybride polyflore sont toujours sur le rang, de même taille que la culture et avec un capitule dominant sur ceux secondaires. De même, on peut trouver des repousses de tournesol dans une parcelle mais les pieds sont de petite taille et n’extériorisent pas de couleur violacée.
Différents moyens de lutte
. Agronomie
Notamment quand des tournesols sauvages ont déjà été observés dans les parcelles, une rotation longue — un tournesol un an sur quatre — sera un bon moyen d’endiguer l’infestation. Des faux-semis après récoltes des cultures de la rotation permettront de détruire un certain nombre de levées de tournesols.
. Prophylaxie
Dès l’observation de pieds de tournesols sauvages, il faut les arracher avant que les premiers capitules n’aient libéré leurs graines au sol qui seront autant d’infestations par la suite. Ces pieds seront mis en sac et détruits. S’ils sont présents dans le rang de la culture, le lot de semences est en cause et, dans ce cas, il convient de prévenir son technicien.
. Désherbage
L’utilisation de variétés de tournesol Clearfield ou Express Sun résistantes à des herbicides de post-levée (du groupe Hrac B) est un moyen de lutte très efficace en utilisant les produits qui leur sont associés, Pulsar 40 et Express SX + Trend 90 en respectant les conditions d’emploi. L’efficacité sera améliorée avec un faux-semis de printemps précédant le semis de la culture.
Après le traitement au Pulsar 40 ou à l’Express SX, il faut veiller à ce qu’aucun tournesol sauvage ne reste. S’il subsiste des pieds, il sera impératif de les détruire car le gène de résistance aux herbicides des variétés Clearfield ou Express Sun risque de leur être transmis au moment de la floraison. Des tournesols sauvages résistants à des herbicides du groupe Hrac B ont déjà été décelés même si les cas sont très rares.
Sur les autres cultures de la rotation, il est préférable de recourir à des traitements efficaces (chimiques ou mécaniques) en évitant si possible les herbicides du groupe Hrac B comme les sulfonylurées, le florasulam…
Mise en garde
. Les pertes de rendement sont lourdes avec une infestation forte en tournesols sauvages, jusqu’à plus de 10 q/ha. Marquée par une abondance de tiges vertes ramifiées, l’infestation peut rendre la récolte impossible.
. La teneur en acide oléique est réduite, jusqu’à 10 points en moins. Le mélange de grains des tournesols sauvages et cultivés est la cause de cette baisse de qualité de récolte.
. Les ex-régions Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées ainsi que l’Aude sont les plus concernées par les tournesols sauvages. En 2010 dans ces régions, on comptait 18 % de parcelles infestées. Mais le phénomène régresse puisque la proportion de parcelles infestée était de 10 % en 2014.
. Des lots de semences sont à l’origine de la présence de ces tournesols dans les champs, à cause d’une pollinisation accidentelle des parcelles de production de semences par des espèces aux caractères sauvages.
. Une enquête de surveillance est menée par Terres Inovia (ex-Cetiom) pour suivre l’évolution des infestations dans les différentes régions. Pour y participer en ligne : terresinovia.fr rubrique Tournesol…