Le sud de la Méditerranée devra importer plus
Une étude tenant compte de facteurs démographiques, culturels, climatiques et techniques prévoit une dépendance accrue de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient aux importations à l’horizon 2050.

La dépendance céréalière de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient « est parmi les plus importantes du monde », montre l’étude que l’Inra vient de mener pour le compte de Pluriagri (1). Les importations agricoles couvrent aujourd’hui 40 % des besoins de la zone. Et d’après les conclusions de l’étude, ce n’est pas près de s’arrêter. Entre 1961 et 2011, la demande alimentaire a été multipliée par six alors que la production végétale a « seulement » quadruplé. Accroissement démographique, régimes alimentaires plus riches en calories, nourriture plus occidentalisée… Autant de facteurs qui influent sur la consommation, donc sur la dépendance.
Une dépendance en hausse quels que soient les scénarios
Pour projeter l’évolution de la demande, l’étude s’est basée sur différents scénarios. Le premier se caractérise par la prolongation des tendances passées. Le second considère une accentuation du changement climatique compte tenu des dernières conclusions du Giec. Sur les autres scénarios, climatiquement classiques, les chercheurs ne font varier qu’un ou deux paramètres : il peut s’agir d’une évolution démographique plus soutenue, d’une augmentation des rendements grâce au progrès techniques ou encore d’une réduction des pertes à la production. Résultat, sur l’ensemble de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient, la dépendance aux importations augmentera. Elle passera de 40 % aujourd’hui à 50 ou 55 % en 2050 selon les scénarios, qui sont peu différenciants. En valeur absolue, cela signifie des importations qui monteront à 80 ou 90 millions de tonnes (Mt) dans 35 ans contre 40 Mt aujourd’hui. Cette dépendance accrue sera encore plus nette pour le Maghreb.
(1) Pluriagri est une association formée par des acteurs des filières des grandes cultures et par Crédit Agricole S.A.