Les cultures face au climat
Le colza résiste plutôt bien au gel
Les cultures face au climat
Les cas où le colza subit de graves dégâts à cause du gel sont rares. La plante est douée d´une forte faculté de compensation.
« Le colza résiste à des températures inférieures à - 20 ºC une fois qu´il a atteint le stade `8 feuilles´, que son collet mesure 8 mm de diamètre et s´il n´y a pas eu élongation de la tige. » Luc Champolivier, spécialiste agronomie au Cetiom, rappelle les fondamentaux. « Mais un colza peut être plus sensible au froid quand il est `trop´ bien alimenté en azote à l´automne à cause du précédent cultural ou d´apports organiques. Les plantes sont turgescentes, le feuillage trop volumineux. Autre cas possible : si un colza est semé tard et qu´un gel automnal survient sur des plantes au stade `4 feuilles´ par exemple, il peut y avoir des dégâts. » Mais il faut des températures très négatives.
La qualité d´implantation influe sur la sensibilité du colza. Explication de Pascal Simonin, ingénieur Cetiom dans le Nord-Est : « Certaines pratiques laissant des débris de cultures importants en surface engendrent une élongation prématurée du colza. De même que les trop fortes densités. L´objectif est d´atteindre cinquante à soixante plantes au mètre carré. » Ce dernier chiffre doit être diminué pour les variétés hybrides qui manifestent une vigueur plus importante. Pascal Simonin a pu constater des différences entre lignées. « Certaines se montrent sensibles au gel du fait de leur prédisposition à l´élongation comme Frisbee ; d´autres comme Pollen ou Olphy voient une perte de pieds à cause de l´action directe du gel. »
©B. Compagnon |
Forte compensation à la floraison
Malgré un épisode hivernal rigoureux en 2003, il y a eu très peu de parcelles de colza retournées. Cette plante a une forte capacité de compensation. Une propriété qui se remarque surtout au moment de la floraison. « A ce stade, des températures négatives peuvent détruire les boutons floraux. Mais il se produit alors une translocation des assimilats vers d´autres boutons qui apparaissent ultérieurement, explique Pascal Simonin. Dans la Meuse, nous avons eu des cas en 2003 où le gel a entièrement détruit les hampes florales à début floraison. Mais la forte compensation du colza a permis des rendements de 28 quintaux à l´hectare. »
Malheureusement, dans d´autres cas, la sécheresse a hypothéqué cette faculté d´adaptation.