Désherbage du maïs
Le binage est une technique pointue
Désherbage du maïs
Le désherbage mécanique du maïs avec une bineuse peut remplacer ou compléter le désherbage chimique. Cela demande de la technicité.
Un passage de bineuse en terre trop humide et le travail du sol est insuffisant pour détruire les mauvaises herbes en culture de maïs. L´efficacité n´est donc pas au rendez-vous. Une pluie derrière un binage en conditions sèches et certaines mauvaises herbes arrachées par le passage de l´outil peuvent reprendre racines... Le binage n´est pas aussi simple qu´il n´y paraît.
La station expérimentale des chambres d´agriculture de Bretagne aux Cormiers, spécialisée dans l´agro-équipement, s´est penchée depuis plusieurs années sur le désherbage « tout mécanique ». « Un des freins au binage est le débit de chantier, de l´ordre d´une heure par hectare avec un outil 4 rangs, explique Jean-Yves Cosnier, expérimentateur aux Cormiers. Nous avons donc étudié la vitesse et la précision du binage, pour travailler sur tout l´inter-rang, le plus près possible du rang de maïs. »
Des capteurs pour guider la bineuse
Différents systèmes de guidage ont donc été testés. Le système le plus simple est une trace faite au semis ; une roue sur la bineuse, en général au milieu, suit ensuite cette trace. Le système peut être tout mécanique : une trace assez profonde pour maintenir le droit chemin (Carré) ou, plus sophistiqué. Par exemple, des capteurs de position transmettent des informations à des électrovannes qui commandent des vérins hydrauliques pour déplacer latéralement la bineuse. La bineuse peut être montée sur un parallélogramme déformable commandé par les électrovannes. Autre possibilité, un élément mobile est interposé entre le tracteur et la bineuse.
La bineuse autoguidée Agronomic se déplace latéralement pour suivre le rang grâce à deux vérins hydrauliques. ©D. R. |
Des capteurs pour guider la bineuse
Différents systèmes de guidage ont donc été testés. Le système le plus simple est une trace faite au semis ; une roue sur la bineuse, en général au milieu, suit ensuite cette trace. Le système peut être tout mécanique : une trace assez profonde pour maintenir le droit chemin (Carré) ou, plus sophistiqué. Par exemple, des capteurs de position transmettent des informations à des électrovannes qui commandent des vérins hydrauliques pour déplacer latéralement la bineuse. La bineuse peut être montée sur un parallélogramme déformable commandé par les électrovannes. Autre possibilité, un élément mobile est interposé entre le tracteur et la bineuse.
Les capteurs eux aussi sont variés. Ceux de position repèrent les oscillations de la roue suiveuse de la trace (Agronomic) ou deux grandes tiges métalliques assez rigides prennent appui sur les deux rangs du milieu. Ce dernier système ne fonctionne qu´avec des végétaux assez rigides ; il ne convient donc pas pour des binages précoces avant le stade 3 feuilles. « La qualité du travail commence au semis, explique Jean-Yves Cormier. Les éléments du semoir doivent être bien positionnés tous les 80 centimètres, ce qui n´est pas toujours le cas ».
Ceci est important car les essais ont montré que les bineuses autoguidées peuvent travailler vite, jusqu´à 15 km/h sans problème et près du rang (jusqu´à 4 cm du maïs).
Des autoguidées performantes
Un autre point important est le choix des dents. « Quand on travaille vite, il y a foisonnement du sol. Les mauvaises herbes sont arrachées, recouvertes de terre et vont parfois repousser », a constaté Jean-Yves Cosnier. Aux Cormiers, les cinq dents classiques par inter-rangs ont été remplacées par deux dents plates. Ainsi peu de terre est remuée, les dents coupent les racines. C´est du sarclage plus que du binage.
Des systèmes de roues à dents souples ont aussi été expérimentés pour désherber sur le rang.
Les bineuses autoguidées peuvent travailler vite et bien avec des débits de chantier de l´ordre de quatre hectares à l´heure pour une bineuse 6 rangs. « Il ne faut pas opposer pulvérisateur et bineuse, mais plutôt les considérer comme deux outils complémentaires. Selon les années, les parcelles et les conditions, on utilisera l´un ou l´autre, voire l´un et l´autre », conclut Jean-Yves Cosnier.