L’artificialisation continue de prélever des terres agricoles
L’artificialisation des sols continue de grignoter les terres agricoles. Elle se chiffre en milliers d’hectares chaque année mais a tendance à ralentir. L’objectif de l’État est d’atteindre le « zéro artificialisation nette ».
L’artificialisation des sols continue de grignoter les terres agricoles. Elle se chiffre en milliers d’hectares chaque année mais a tendance à ralentir. L’objectif de l’État est d’atteindre le « zéro artificialisation nette ».
Difficile de chiffrer précisément l’artificialisation des sols en France, car les données varient significativement selon les sources. « En l’état actuel, les données disponibles sur l’artificialisation des sols en France permettent surtout d’alerter sur les grandes tendances du phénomène », affirme toutefois Inrae dans son rapport "Sols artificialisés et processus d’artificialisation des sols : déterminants, impacts et leviers d’action", publié fin 2017, tout en reconnaissant « qu’il n’y a pas de mesures quantitatives faisant référence pour l’ensemble des acteurs ».
Selon les données de l’enquête Teruti-Lucas du ministère de l’Agriculture, la surface artificialisée est passée de 6,9 % de la superficie du territoire en 1992 à 9,4 % en 2015, soit une consommation moyenne d’espace de 60 000 hectares par an. Cette progression de 36 % est supérieure à celle de la population sur la même période (+12 %). Depuis 2010, cette artificialisation tend toutefois à ralentir.
24 000 hectares consommés par an depuis 2016
L’observatoire national de l’artificialisation mis en ligne en 2019 confirme ce ralentissement. Jusqu’à 2013, le rythme de disparition annuelle d’espaces naturels, agricoles et forestiers était de plus de 30 000 hectares. Il a chuté entre 2012-2016, pour se stabiliser autour de 24 000 hectares par an depuis 2016.
Selon la synthèse publiée par Agreste (services de l’État) sur la période 2006-2014, l’artificialisation s’explique pour moitié par la construction de logements neufs (individuels surtout), pour 20 % par l’extension de réseaux de transports (routes essentiellement), pour 15 % par la construction de bâtiments ou aires bétonnées (commerces, loisirs, services, industries…). Elle se fait pour deux tiers aux dépens des espaces agricoles.
La lutte contre l’artificialisation des sols est un axe majeur du plan Biodiversité du gouvernement. L’objectif est de parvenir à « zéro artificialisation nette », ce qui passera par la maîtrise de l’urbanisation.