La Russie attaque la France sur son pré carré
L'Hexagone a perdu des parts de marché en 2016 chez ses clients traditionnels méditerranéens et africains, qu'elle ne retrouve pas cette année malgré sa bonne récolte : le blé russe plaît.
L'Hexagone a perdu des parts de marché en 2016 chez ses clients traditionnels méditerranéens et africains, qu'elle ne retrouve pas cette année malgré sa bonne récolte : le blé russe plaît.
« En 2016-2017, nous n’avons pas été surpris de voir la Russie prendre des parts de marché en Afrique de l’Ouest et du Nord, observe François Gatel, directeur de France Export Céréales. Mais sur les cinq premiers mois de cette campagne, on constate que le blé russe est toujours là. » L’Égypte bien sûr, mais également les meuniers privés marocains, ou leurs collègues d’Afrique de l’Ouest ont cédé aux sirènes de l’Est et ne semblent pas prêts à revenir en arrière.
Le blé russe est souvent perçu comme plus « généreux » : les taux de protéines, en particulier, sont souvent meilleurs que ceux prévus dans les contrats. « Il y a aussi un argument coût, observe François Gatel. Au Cameroun, par exemple, les minotiers vont acheter du blé russe parce qu’ils ne peuvent pas se retrouver décalés par rapport à leurs concurrents en termes de coût de production. »
L’un des rares clients de la France qui n’a pas retourné sa veste reste l’Algérie. Le cahier des charges de l’OAIC, l’office public en charge des achats, reste très contraignant sur la qualité sanitaire, en particulier sur le taux de grains punaisés, qui ne doit pas dépasser 0,2 %. « Et le blé français est bien adapté au pain algérien », estime de surcroît François Gatel.