RAVAGEUR DE QUARANTAINE
La chrysomèle fait son apparition dans le Sud-Ouest
Après une année 2010 d’accalmie, la chrysomèle du maïs refait parler d’elle et se propage.
Dans l'été 2011, deux nouvelles régions ont été concernées par la présence de chrysomèle du maïs en France. D’abord la région Paca où deux insectes ont été repérés début août dans les communes de Tallard, (Hautes-Alpes) et de Mison (Alpes-de- Haute-Provence). Plus inquiétant : deux autres insectes ont aussi été identifiés dans la région Aquitaine, l’un à Moulon, près de Libourne en Gironde, et l’autre dans la commune de Journiac, au sud de Périgueux en Dordogne. Une situation inédite.Toute la procédure de lutte obligatoire va être enclenchée(1). « L’arrivée en Aquitaine, on s’y attendait, souligne Céline Duroc, directrice adjointe de l’AGPM. Ce n’est pas une catastrophe mais cela va être très pénible pour les agriculteurs. La caisse de solidarité leur viendra en aide. » Les sites concernés se trouvent pour l’Aquitaine non loin de l’autoroute A89, à une centaine de kilomètres de distance l’un de l’autre. En Paca, ils sont plus rapprochés (une trentaine de kilomètres) et là encore, ils suivent l’autoroute A51.
L’AGPM répète inlassablement sa volonté de sortir du processus d’éradication, considérant que celui-ci ne fonctionne pas car la propagation se fait beaucoup par les camions. « Dans les régions où l’insecte est installé, en Alsace et Rhône-Alpes, nous avons obtenu en 2011 de mettre en place une stratégie de confinement qui vise à retarder le développement de l’insecte et qui a un rôle pédagogique vis-à-vis des agriculteurs et des pouvoirs publics », souligne Daniel Martin, AGPM dans l’Ain, où près de 900 adultes ont été capturés cette année.
DIFFÉRENCES DE NUISIBILITÉ
L’AGPM suit de près ce qui se passe en Italie, où la chrysomèle est présente depuis longtemps. « Nous sommes convaincus que la nuisibilité de la chrysomèle est moindre en Italie et en France que dans les pays continentaux comme les États- Unis ou l’Europe centrale, parce que les maïs sont mieux alimentés et sont capables de tolérer un niveau d’attaque supérieur. La nuisibilité peut être divisée par trois », affirme Jean-Paul Renoux, ingénieur d’Arvalis. Un argument de plus en faveur de la fin de l’objectif d’éradication. Pour l’heure, la sortie de la chrysomèle de la liste des insectes de quarantaine n’a pas abouti car les États membres européens ne sont pas d’accord sur la stratégie à suivre.
(1) La procédure prévoit une zone focus (rayon d’un kilomètre autour du lieu de capture), une zone de sécurité (5 km) et une zone tampon (34 km autour de la zone de sécurité).