Aller au contenu principal

« J’ai diminué ma sole de betteraves pour limiter les pertes »

Nicolas Pinel, agriculteur à Morainville-Jouveaux dans l’Eure, constate des marges brutes en blé ou en colza supérieures à celles de la betterave, ce qui l’amène à s’interroger sur l’avenir de cette culture.

Nicolas Pinel : "La marge brute d’une betterave est aujourd’hui moins intéressante que celle d’un colza."
Nicolas Pinel : "La marge brute d’une betterave est aujourd’hui moins intéressante que celle d’un colza."
© ferme du Tuilet

« La betterave est une culture assez technique, sensible au pH du sol, exigeante en engrais et en particulier en potasse, ce qui entraîne cette année une forte hausse du coût de la fertilisation. Pour qu’elle soit rentable, la betterave doit être payée au moins 30 euros la tonne. Ces dernières années, on est descendu jusqu’à 23 euros la tonne.

Je travaille avec Saint Louis Sucre, qui propose pour l’année prochaine des contrats à 25,31 euros la tonne minimum forfait collet déduit et des majorations selon l’évolution des prix du sucre. Mais le compte n’y est pas. La marge brute d’une betterave est aujourd’hui moins intéressante que celle d’un colza, d’un blé tendre ou d’une orge, alors que personne ne compte les heures de travail pour supprimer les betteraves montées, avec de lourdes charges de mécanisation ou de prestation. Les frais de bâchage sont en outre déduits du prix garanti et la compaction du sol à l’arrachage pénalise les rendements suivants. Pour limiter la perte, j’ai diminué ma sole habituelle de 10 hectares.

Saint Louis Sucre m’a proposé un engagement sur deux ans mais j’ai décliné. Je veux me laisser le temps de réfléchir. Cristal Union possède une sucrerie pas très loin et ses équipes sont à la recherche de surfaces. Ils prospectent et ils proposent des prix différents. Je n’ai pas une âme de coopérateur mais la politique de Saint Louis Sucre, qui donne l’impression d’être une variable d’ajustement, ne me convient pas. Je n’oublie pas la fermeture de Cagny, dans l’un des meilleurs bassins de production français. Alors pour 2023, je me pose la question. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Antoine Allard, céréalier à Vars, en Charente.</em>
Transmission : « Je souhaite un repreneur qui maintiendra mon exploitation en Charente indépendante et viable »

Antoine Allard est céréalier à Vars, en Charente. N'ayant pas de repreneur familial, il a décidé de se faire accompagner…

<em class="placeholder">Agriculteur consultant le site Telepac afin de faire sa déclaration PAC.</em>
Télépac 2025 : quels sont les points de vigilance pour votre déclaration ?

La campagne 2024 a été marquée par des mesures de simplification de certaines règles de la PAC. Jachères, rotations… Pour…

Apport de solution azotée sur colza. Pour limiter le stress des cultures, mieux vaut suspendre les interventions. © Gutner archives
Episode de gel : 5 points de vigilance pour préserver les cultures et le matériel

Au printemps, les épisodes de gel peuvent stresser les cultures d’hiver, en plein développement. Pour préserver les potentiels…

Prix du matériel agricole : pourquoi restent-ils aussi élevés ?

Le prix du matériel agricole a augmenté d’environ 30 % depuis cinq ans. Nous sommes allés à la rencontre des agriculteurs…

<em class="placeholder">pulvérisateur, côte d&#039;Or plaine de Dijon, désherbage du blé, post semis, prélevée</em>
Flufénacet : quel délai pour utiliser l'herbicide après son interdiction au niveau européen ?

L’autorisation de l’herbicide flufénacet devait arriver à échéance en juin 2025. Les États membres ont confirmé le 12…

La jachère classique doit être en place du 1er mars au 31 août, date qui marque le démarrage de la possibilité de destruction.
Jachère et PAC 2025 : quelles espèces semer et comment les entretenir ?

Les jachères peuvent être mobilisées en tant qu’infrastructure agroécologique pour atteindre le seuil réglementaire de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures