Gestion de l’eau : quels sont les freins au déploiement des PTGE à l’échelle nationale ?
Les PTGE, amorcés en 2019 par le gouvernement, tardent à se développer à l’échelle nationale. Mettre en place un espace de coordination territoriale peut parfois relever du parcours du combattant.
Les PTGE, amorcés en 2019 par le gouvernement, tardent à se développer à l’échelle nationale. Mettre en place un espace de coordination territoriale peut parfois relever du parcours du combattant.
Le PTGE (projet de territoire pour la gestion de l’eau) du Loiret n’est qu’un exemple de projets pouvant être développés sur un territoire donné. Parmi la centaine d’initiatives lancées en France, il est le plus abouti. Défini comme « une démarche reposant sur une approche globale et coconstruite de la ressource en eau sur un périmètre cohérent d’un point de vue hydrologique ou hydrogéologique », le PTGE repose sur la concertation entre acteurs du territoire.
Et c’est là que le bât blesse. « Déficit de méthode, de dialogue et d’écoute mutuelle » pouvant déboucher sur « une tournure conflictuelle et contentieuse » sont soulignés dans le rapport du conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) établi en mai 2022, chargé d’identifier les voies de progrès.
Réunis au salon international de l’Agriculture lors d’une conférence dédiée au partage de la ressource en eau, différents acteurs de l’agriculture et des représentants des irrigants (chambres d’agriculture France, Irrigants de France, Inrae, ANDHAR, Afeid, AFA…) évoquent certaines raisons pouvant expliquer les freins au déploiement des PTGE en France, comme le défaut d’animation.
Une animation équilibrée nécessaire
Sur ce sujet, les points d’attention identifiés par les rapporteurs du CGAAER convergent vers la nécessité d’une animation équilibrée : « un défaut d’animation compromettrait la bonne fin de PTGE » tandis qu’un « excès d’animation pourrait prendre la forme d’un empiètement sur les prérogatives des décideurs ».
Le rôle des élus locaux a également été mis en avant lors de la conférence du SIA. L’implication des acteurs du territoire passe par « la force d’entraînement d’élus locaux qui vont politiquement s’engager dans la démarche en assurant son portage politique », précise le rapport. Ce dernier souligne que les situations les plus difficiles sont « celles où se confrontent, voire s’affrontent, des conceptions antagonistes de l’agriculture ».