Foncier agricole: reprise de la hausse des prix en 2020
Après une pause en 2019, le prix des terres en zones de grandes cultures a augmenté en 2020, gagnant 5,5 %, creusant l'écart avec les zones d'élevage bovin. A l'inverse, les surfaces échangées ont reculé, notamment sous l'influence d'un fort ralentissement des transactions pendant le premier confinement.
Après une pause en 2019, le prix des terres en zones de grandes cultures a augmenté en 2020, gagnant 5,5 %, creusant l'écart avec les zones d'élevage bovin. A l'inverse, les surfaces échangées ont reculé, notamment sous l'influence d'un fort ralentissement des transactions pendant le premier confinement.
Le prix des terres et près libres ne connaît pas la crise. Il a grimpé de 5,5 % en zone de grandes cultures en 2020, affichant une moyenne nationale de 7 690 €/ha. Les biens loués suivent la même tendance, à +3,6 %, soit 6 210 €/ha.
A l'inverse, le prix en zones d'élevage bovin se rétracte de 1 % pour les terres libres, et reste stable pour les terres louées. Conséquence : le prix en zone de grandes cultures est 66 % plus élevé qu'en zones d'élevage bovin pour les terres libres, et de 71 % pour les terres louées, « des écarts jamais enregistrés auparavant », soulignent les Safer. La hausse des prix des terres en grandes cultures s’inscrit dans un contexte de réduction de l’offre : les surfaces cédées ont diminué de 4,5 %, totalisant 405 000 ha en 2020.
Globalement, le premier confinement a eu un fort effet de ralentissement sur les transactions foncières. Pour les terres et prés, les volumes de transactions ont décroché d'environ 20 % par rapport à l'année précédente entre mars et avril, avant de remonter en fin d'année à un niveau mensuel proche de 2019.
Le nombre d’acheteurs non-agriculteurs progresse (+3,4 % en nombre et +8 % en surface). Les particuliers sont séduits par la terre comme valeur refuge. Les acheteurs agriculteurs, qu’ils soient personnes physiques ou personnes morales, ont nettement diminué (-13,2 % et -5,6 %). « La crise sanitaire met un terme à la progression des volumes », note le groupe Safer. Les mauvaises années obligent aussi à revoir les appétits.
Dans ce contexte, le marché des parts sociales baisse également. Les transactions ont diminué de - 6,8 %. Les surfaces transmises via des sociétés de portage ou des SCEA totalisent tout de même près de 600 000 hectares, pour 1 288 millions d’euros de valeur.
Plus préoccupant, la consommation d’espaces par l’artificialisation ne faiblit pas : elle atteint 22 900 ha en 2019 et les surfaces destinées à être urbanisées dans les trois ans sont estimées à 27 200 ha en 2020. À ce rythme, l’équivalent de la surface agricole d’un département disparaît tous les 14 ans.