Recharge des nappes
Grandes cultures : de multiples moyens d’améliorer l’infiltration de l'eau dans le sol
La nature des couverts installés en interculture a une forte influence sur la capacité des nappes à se recharger en eau.
La nature des couverts installés en interculture a une forte influence sur la capacité des nappes à se recharger en eau.
Outre les conditions climatiques, les pratiques humaines pèsent sur la recharge des nappes d’eau. Avec l’urbanisation du territoire et le développement d’infrastructures routières, l’imperméabilisation des sols ne concourt pas à cette bonne recharge. Elle favorise le ruissellement en surface plutôt que l’infiltration de l’eau dans le sol. Qu’en est-il de l’impact des pratiques agricoles, hors les prélèvements d’eau pour l’irrigation ? L’occupation des sols a une influence sur le drainage. Une étude en Champagne crayeuse montre qu’il y a plus de quantités d’eau drainée sous un sol nu que sous un sol avec des grandes cultures.
Dans ces dernières situations, l’implantation d’un couvert d’interculture se traduit par un moindre drainage par rapport à une succession culturale sans culture intermédiaire. « Ces couverts végétaux consomment de l’eau. Il est donc logique d’y trouver un effet sur le drainage qui est léger, note Nicolas Beaudouin, Inra. Les couverts offrent des services par ailleurs avec le stockage de carbone dans le sol, moins de pertes de nitrates, une lutte contre l’érosion… Un mulch (ou paillis) est moins consommateur d’eau tout en offrant une couverture protectrice du sol qui limite beaucoup l’évaporation. C’est souvent ce système qui est repris dans les situations de culture plus arides. »
Des arbres pour réduire l’évapotranspiration et augmenter l’infiltration de l'eau
Dans certaines situations, le passage d’engins lourds génère un tassement de sol. « C’est une limite à l’infiltration mais plus encore à l’enracinement des cultures », juge Nicolas Beaudouin. Des éléments du paysage peuvent améliorer la recharge en eau, ou plutôt limiter les pertes. Les arbres en agroforesterie montrent un effet brise-vent agissant en diminuant l’évapotranspiration et peuvent améliorer l’infiltration.
C’est le cas des boisements d’infiltration prônés dans des zones à fort risque d’érosion comme le Pays de Caux. Dans cette région aux sols limoneux battants, la priorité est à la lutte contre l’érosion et cela passe par la mise en place de pratiques améliorant l’infiltration de l’eau. Un principe de base est de couvrir le sol avec un couvert végétal qui augmentera la capacité d’infiltration du sol plutôt qu’un sol nu où le ruissellement l’emporte sur l’infiltration. La gestion du sol a pour but de créer une forte rugosité pour réduire le ruissellement quand il n’est pas couvert par un végétal.