De bons rendements en maïs mais pas de prix
La campagne 2016/2017 s’achève en maïs sur de belles performances en volumes mais les prix ne suivent pas, plombés par une offre mondiale importante.
Des hectares en moins mais du rendement en plus : selon Arvalis, la production française de maïs grain monterait finalement à 13,9 Mt contre 12,3 Mt en 2016. La baisse des surfaces de 5 % n'a pas eu de conséquence. « Il y a très peu de rendements en cultures pluviales inférieurs à 95 q/ha, a expliqué Gilles Espagnol, Arvalis, en conférence de presse à Paris le 7 novembre. Les pluies sont arrivées à des périodes clés, ce qui a permis de constituer de bons rendements, même en situations non irriguées ». De 103 q/ha en moyenne, le rendement a grimpé de 15 % par rapport à 2016 et de 9 % par rapport à la moyenne quinquennale. problème : « les prix du complexe céréalier sont sous pression », a relevé Matthieu Caldumbide, directeur adjoint de l’AGPM (producteurs de maïs). Et les revenus des producteurs aussi : pour l'AGPM, le prix en cultures voisinerait les 135 euros/t contre 145 euros/t en 2016. "La baisse des prix vient consommer la baisse des rendements, a expliqué le responsable. Le chiffre d'affaires progresserait autour de 5 % seulement".
Des importations qui augmentent en Europe
Il faut dire que les volumes sont au rendez-vous partout ou presque. Le Brésil a exporté 16 Mt de maïs, tandis que les États-Unis s'attendent à un rendement moyen proche de 109 q/ha. En mer Noire, la présence russe occulte quasiment la baisse de production en Ukraine. Résultat, malgré le déclenchement des droits de douane destinés à protéger les prix de l'Union, l’Europe augmente ses importations : « sur les quatre premiers mois de la campagne, les importations pays tiers ont progressé de 72 % », a souligné Matthieu Caldumbide. L’AGPM voit d’un mauvais œil l’entrée en vigueur à partir du 1er janvier prochain du nouveau contingent de 625 000 tonnes de maïs à droit zéro en provenance d’Ukraine. « C’est rajouter de la crise à la crise », a souligné Matthieu Caldumbide. Et le syndicat redoute une nouvelle ouverture du marché européen dans le cadre des négociations avec le Mercosur. « Il y a un dispositif de gestion des crises à inventer post-2020 », a estimé le responsable. En tout cas pour le moment, ce sont « les quintaux sans les prix », comme l’a résumé Anne-Claire Vial, vice-présidente de l’AGPM.