Couvert d’interculture : « Je sème un mélange faunistique de sorgho et de radis dans mes blés avant récolte »
Agriculteur à Trémoulet (Ariège), Jacques Alabert réussit l'implantation de ses couverts avec le semis avant moisson. Mais des pluies sont nécessaires à la bonne levée.
Agriculteur à Trémoulet (Ariège), Jacques Alabert réussit l'implantation de ses couverts avec le semis avant moisson. Mais des pluies sont nécessaires à la bonne levée.
« Après des essais il y a cinq ans dans le cadre du projet Agrifaune, j’ai opté finalement pour un mélange de radis et de sorgho fourrager que j’utilise depuis trois ans. Je sème ce couvert dans mes céréales qui sont suivies d’une culture d’été ou d’une orge. Il s’agit d’un couvert faunistique destiné à apporter un refuge pour les nichées de cailles des blés l’été. Il remplit également un rôle agronomique.
J’utilise mon épandeur à engrais en passant dans les traces de passages de traitement phyto. Je sème sur 15 mètres de large à raison de 10 hectares à l’heure. Le semis est homogène et bien réparti. La technique permet de mettre des graines sans trop investir et en gagnant du temps par rapport à un couvert semé après moisson. Les graines de radis et de sorgho sont bien adaptées à ce type de semis. À la moisson, je laisse les pailles broyées qui font office de couverture du sol et cela ne pose pas de problème pour la levée et le développement des couverts.
En 2022, nous avons connu une sécheresse longue après récolte des céréales. Le semis a été réalisé avant moisson et a été suivi d’une pluie de 10-15 mm. Ensuite, il n’a pas plu jusqu’en septembre. Le couvert avait un peu levé, puis il a végété. En septembre, il est bien reparti pour atteindre une production de 4 tonnes par hectare de matière sèche en octobre. Il est important qu’il y ait des pluies après le semis du couvert qui est réalisé autour de la mi-juin. C’est toujours arrivé depuis que je suis cette technique. Après moisson, les pluies sont beaucoup moins fréquentes. Il y a plus de cinq ans, je semais un couvert piège à nitrate entre fin juin et début juillet après moisson mais les situations de sécheresse occasionnaient des problèmes de levées et des infestations d’adventices dans les couverts.
Avec le radis dans sa composition, le couvert est un refuge à altises. Pour ne pas provoquer de déplacement de ces ravageurs sur les colzas, il vaut mieux ne pas détruire le couvert avant que les colzas voisins n’aient atteint le stade 4 feuilles, au-delà duquel ils sont moins vulnérables à cet insecte. »