Assurance récolte : quel impact de la réforme sur le montant de la prime ?
L’abondement de l’État et la hausse du niveau de subvention devraient baisser la prime de l’assurance récolte, mais cela sera contrebalancé dans certaines régions par la volonté des assureurs de rééquilibrer les comptes.
L’abondement de l’État et la hausse du niveau de subvention devraient baisser la prime de l’assurance récolte, mais cela sera contrebalancé dans certaines régions par la volonté des assureurs de rééquilibrer les comptes.
Les assureurs leaders sur le marché de la MRC ont perdu de l’argent ces dernières années avec ce produit. Ils ont donc révisé leurs tarifs à la hausse. Le nouveau dispositif refond complètement l'organisation de l'assurance récolte, désormais adossée à un système financé par la solidarité nationale. Cette prise en charge par l'Etat des gros coups durs fera-t-elle baisser le prix de l'assurance récolte ?
Les tarifs baisseront dans certaines zones et augmenteront dans d’autres
« Selon les zones et les systèmes de cultures, il est difficile de dire comment la mise en place du FSN va influencer les tarifs, explique Nadia Roignant Creis, chez Groupama. Les tarifs baisseront dans certaines zones et augmenteront dans d’autres très exposées aux risques. Toutes choses égales par ailleurs, l’effet cumulé de la prise en charge par le FSN et la hausse du taux de subvention à 70 % devraient permettre une diminution de la prime pour une franchise de 25 %. »
Même prudence chez Bruno Dewever, responsable de l’animation assurance à la caisse régionale du Crédit agricole Nord de France. Pour l’expert, l’évolution des primes dépendra notamment du niveau de déploiement de la nouvelle offre sur le terrain. Le coût est toutefois très abordable pour certaines cultures.
Une prime de 10 à 12 euros à l’hectare pour le blé
« Pour un blé, cela va dépendre de la région et des capitaux assurés, mais on tourne autour de 10 à 12 euros à l’hectare. Pour des cultures à plus forte valeur ajoutée, la prime peut atteindre 60 à 70 euros à l’hectare, indique Bruno Dewever. Le choix ne se limite pas à s’assurer ou non. Pour minimiser le tarif, on peut prendre une franchise basse pour une culture sensible comme le lin, et opter pour une franchise plus élevée pour des cultures moins exposées aux risques ou que l’on peut auto-assurer plus facilement. » Prendre une franchise à 40 % sur du blé coûtera très peu, mais permettra de profiter pleinement du FSN en cas de coup dur.
La stratégie de couverture sera déterminante pour le prix, et dépendra de la capacité d’autofinancement, d’auto-assurance, de la solidité de chaque entreprise agricole. Un jeune installé avec de gros emprunts a davantage intérêt à sécuriser son système avec une franchise basse qu’un exploitant disposant d’un bon capital.