Aléas climatiques : 60 % des surfaces de semences à risque fort ou extrême d’ici 2050
Semae a confié une étude à Axa climate pour anticiper les effets du réchauffement climatique sur la production de semences agricoles et maraîchères française d’ici à 2030 et 2050.
Dans quelle mesure le réchauffement climatique menace la production de semences françaises ? C’est pour répondre à cette question cruciale pour le premier pays européen exportateur de semences que Semae, l’interprofession des semences et plants, a fait appel à Axa climate pour réaliser une étude. « Pour orienter la sélection variétale, les semenciers vont devoir intégrer les évolutions climatiques », avance Franck Prunus, directeur des services à la filière chez Semae.
La filiale du groupe d’assurance Axa consacrée à l’adaptation au changement climatique s’est appuyée sur son nouvel outil de prospective climatique Altitude pour réaliser ce travail.
Une augmentation moyenne du risque d’aléas climatiques de 13 % d’ici 2030
Que montrent les calculs d’Axa climate ? Sans grande surprise, la grande majorité des cultures verra ses conditions de production détériorées dans toutes les zones de production. « Le sud de la France sera particulièrement touché du fait de la hausse des températures et du risque de sécheresse en printemps et en été », précisent les deux organismes dans un communiqué commun.
Il ressort de l’étude que le niveau moyen de risque, tous risques confondus en lien avec un manque d’eau, des températures élevées ou du gel) pour les productions de semences, va augmenter de 13 % en France d’ici 2030 et de 19 % d’ici 2050.
En outre, 60 % des 380 000 hectares actuellement dédiés à la production de semences seraient soumis à un risque fort ou extrême de survenue d’aléas climatiques d’ici 2050, contre 27 % aujourd’hui, si rien ne change.
10 % des surfaces de semences présenteraient un tel niveau de risque qu’elles ne pourraient plus être cultivées avec les mêmes espèces qu’actuellement en 2050.
Des indicateurs de vulnérabilité aux aléas climatiques pour chaque culture
« L’étude a mobilisé des scientifiques et des experts de la filière semencière », explique Vincent Marchal, responsable de la transition agricole chez Axa climate. Ils se sont basés sur les données du Giec pour élaborer des indicateurs de vulnérabilité, propres à chaque filière et stade de développement des cultures.
Les calculs de risque ne prennent toutefois pas en compte les probables évolutions des pratiques agricoles, des réglementations, des stress biotiques (maladies, ravageurs)… « L’objectif est d’utiliser ces données pour atténuer le risque », avance Franck Prunus.
L’étude montre que « pour toutes les cultures, des stratégies d’adaptation spécifiques devront être prises : choix de variétés plus résilientes, décalage des dates de semis, amélioration de la qualité des sols, optimisation de l’irrigation… »