Aller au contenu principal

2035 : la société aura besoin des énergies produites à la ferme

D'après une étude prospective de l'Ademe qui fait le point sur différents scénarios "energie-climat" d'ici 2035-2050, il y a de la place pour la production d'énergie dans les exploitations agricoles. Qu'il s'agisse de gaz ou d'électricité.

Parce qu'ils sont très nombreux, les bâtiments agricoles apparaissent comme un support intéressant pour le photovoltaïque.
© JC Gutner

 

L’agriculture vue comme une pourvoyeuse de ressources énergétiques, l’idée n’est pas neuve. « La plus grosse contribution de l’agriculture à la production d’énergies renouvelables reste la vente de biomasse pour faire des biocarburants », rappelle Marc Bardinal, de l’Ademe. Qu’en sera-t-il demain ? Dans les scénarios prospectifs « énergie-climat » 2035-2050 qu'a actualisé l’Ademe fin 2017, la production de biocarburants liquides, qui comprend aussi les biocarburants de seconde génération, représenterait 4,18 Mtep (millions de tonnes équivalents pétrole) en 2035 et encore 3 Mtep en 2050. Cela resterait une valeur sûre pour le monde agricole. Mais la vente d’énergie sous forme de gaz ou d’électricité, elle, devrait progresser fortement selon l’Ademe. Nulle en 2010, rappelons-le, l’injection de gaz issu de la méthanisation fournirait en 2035 3,05 Mtep et en 2050 4,13 Mtep, soit autant que les biocarburants. Ce serait d’ailleurs la première source de gaz renouvelable dans le réseau.

Une place pour l’agriculture dans l’éolien et le photovoltaïque

À l’inverse, côté électricité, le futur n'est pas aussi joyeux pour la cogénération. D’après les scénarios de l’Ademe, celle-ci ne fournirait pas plus d'1,09 Mtep en 2050. En revanche, l’éolien terrestre et le photovoltaïque prendraient leur envol. Si la part du nucléaire descendait à 20 % seulement en 2050, l'éolien terrestre fournirait près de 8 Mtep et le photovoltaïque 7 Mtep. Pour Marc Bardinal, le monde agricole doit en profiter. « Avec 900 millions de mètres carrés, les bâtiments agricoles sont les bâtiments professionnels les plus nombreux, souligne-t-il. Ils sont plus ou moins bien orientés pour la production d’électricité photovoltaïque, mais ils existent et peuvent être valorisés aussi dans une logique d’autoconsommation. » L’expert compte aussi sur l’éolien « agricole » : « C’est ce qu’il y a de plus intéressant en matière de puissance ramenée à l’hectare », précise-t-il. Il faudra toutefois résoudre les questions d’acceptabilité sociale avant de voir cette technologie exploser.

Le « power to gas » en question
Comment équilibrer le réseau électrique sachant que l’éolien comme le photovoltaïque fournissent une production intermittente, liée au vent ou à l’ensoleillement ? En stockant l’électricité. L’une des solutions consiste à recourir à l’électrolyse qui permet, par décomposition des molécules d’eau, de stocker l’électricité sous la forme de gaz hydrogène. C’est la technologie du « power to gas ». Dans une certaine limite, l’hydrogène peut ensuite être injecté dans le réseau de gaz, par exemple. Le procédé est encore expérimental.

Les plus lus

<em class="placeholder">Moisson des orges dans les plaines céréalières de la Marne. </em>
Moisson 2025 : de très bons résultats en orges, prometteurs sur les premiers blés et colzas

La récolte des cultures d’hiver s’annonce à ce jour très positive avec des rendements élevés et une bonne qualité des grains.…

Échange paille-fumier : comment définir les modalités entre éleveurs et céréaliers ?

L’échange paille-fumier est une pratique courante entre éleveurs et céréaliers sur le territoire. Des outils existent pour…

<em class="placeholder">Desséchement précoce des feuilles du bas des plantes dans une parcelle de maïs.</em>
Canicule et sécheresse : quelles conséquences sur le maïs ?

Du nord au sud, la canicule frappe la France avec des températures qui dépassent localement les 35 degrés. Les parcelles de…

<em class="placeholder">Les agronomes Marcelo Arriola et Andrés Madias sont chercheurs au sein de l’association argentine des producteurs en semis direct (AAPRESID).
Marcos Sincovich et Edgardo ...</em>
Argentine : pourquoi le travail du sol fait un retour en force dans le pays ?
Les céréaliers d’Argentine réintroduisent du travail du sol en système semis direct. Ce retour au binage est leur seule façon de…
<em class="placeholder">Moisson des céréales. Moissonneuses-batteuses Claas dans une parcelle d&#039;orge dans la plaine céréalière de la Marne. chantier de récolte des orges avec des rendements ...</em>
Moisson 2025 : quels impacts du pic de chaleur actuel sur les céréales à paille ?

Des températures qui dépassent les 30 degrés, une absence de pluies depuis plusieurs semaines…, des inquiétudes pointent dans…

Parcelles avec accident de culture
Telepac 2025 : mode d'emploi pour faire valoir son droit à l’erreur

Accident de culture, oubli d’une aide couplée, changement d’écorégime…, le droit à l’erreur permet de modifier sa déclaration…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures