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Logistique urbaine : comment approvisionner les commerces parisiens pendant les Jeux Olympiques ?

Les Jeux Olympiques en 2024 vont très fortement perturber les flux d’approvisionnement des commerces de la capitale. Préparation et anticipation seront nécessaires pour éviter ce qui pourrait être un chaos logistique.  

Envrion 15 millions de personnes sont attendus pour les Jeux Olympiques et Paralypiques de l'été 2024 : pour les commerçants qui continueront à approvisionner les Parisines à cette époque, l'approvisionnement s'annonce comme un casse-tête.
© Florian Hulleu

Vendredi 3 février, InTerLUD a tenu son premier webinaire sur les enjeux de la logistique urbaine du quotidien pendant les Jeux Olympiques et Paralympique de Paris en 2024. Il s’agissait de dresser les modalités nécessaires pour assurer l’approvisionnement des commerces (les primeurs en faisant partie) pendant une période qui devrait s’étendre de la fin juillet à la mi-septembre.

Une logistique urbaine fortement bousculée

Les Jeux Olympiques de Paris se dérouleront en grande partie intramuros et dans des communes limitrophes. Conséquence : un périmètre de circulation restreinte va être mis en place et les plans de circulation vont être revus. Et clairement, cela va particulièrement affecter les flux pour approvisionner commerces, restaurants etc… Les réglementations porteront aussi bien sur les grandes autoroutes d’accès à la capitale (A1, A4, A12, A13...) que le périphérique qui sera interdit à la circulation de 6heures du matin à minuit, entre le 24 juillet et le 14 septembre.

Ce à quoi s’ajouteront des périmètres de circulation restreinte autours des compétitions sportives en ville. « Nous allons connaitre une intensité forte qui va être cadencée en deux temps, a expliqué Jérôme Douy, Directeur délégué de Transport et Logistique de France. D’une part, le mois d’août est particulier avec les vacances et la présence de touristes. Et d’autre part, les Jeux Paralympiques se dérouleront en pleine rentrée ».

 

Xavier-Yves Valere, chef de la mission Fret et Logistique à la DGITM (Direction générale des infrastructures, des transports et de la mobilité) a dressé une feuille de route d’ici l’été 2024. Il a indiqué quatre grands rendez-vous :

-             D’ici mars 2023 : formalisation de la liste des actions à mettre en œuvre au niveau local et intercommunal.

-             Pour juin 2023 : rapprochement des professionnels du transport auprès des organismes de formation afin d’éviter tout risque de pénurie de main d’œuvre.

-             Pour septembre 2023 : recommandations aux clients et donneurs d’ordre sur les nouvelles modalités de livraison pensant la période des J.O.

-             A l’automne 2023 : « idée claire » concernant les réglementations d’exception et les dispositions des collectivités pendant les Jeux Olympiques.

 

Un fort besoin de visibilité

Préparer et anticiper semble être les deux maîtres mots ici. Les professionnels de la logistique urbaines reconnaissent manquer de visibilité pour s’organiser de façon efficiente. «  Nous estimons que pendant cette période, 3200 tonnes de marchandises en plus entreront par jour, a apprécié Christian Rose, responsable Environnement, Transport et Logistique à la Confédération des grossistes de France. Il y a un questionnement sur les capacités d’adaptation au quotidien des entreprises à ces variations. Il est nécessaire de pouvoir donner aux clients des grossistes - commerce, restaurants, restauration collective – l’assurance d’un approvisionnement en toute circonstance. Le plus vite nous connaitrons les restrictions ciblées autours des sites olympiques, le mieux ce sera. On ne pourra pas attendre d’arriver sur le périphérique pour savoir ce qu’il en est ».

 

 

CMA CGM s’occupera de la logistique des Jeux

Le groupe CMA CGM a annoncé le 3 fevrier, devenir  Partenaire Officiel en solutions logistiques des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Avec ses filiales CEVA Logistics et CMA CGM Air Cargo, le groupe s’occupera de toutes les opérations de transport international et de courtage en douane, et mettra à disposition et exploitera des surfaces logistiques nécessaires aux opérations de Paris 2024. CMA CGM assurera également les opérations de transport routier et fluvial, ainsi que la logistique sur les sites des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en France métropolitaine et dans les Outre-Mer.

Des situations différentes selon les commerces

Cela étant les effets pourraient être différents selon les types de commerce. Ainsi, Pascal Barillon, administrateur de la CGAD Île-de-France a précisé : « Les détaillants se font livrer mais nombre d’entre eux  relivre ensuite auprès de certains clients comme les restaurants. Comment assurer ce service  pour un client proche d’un site sportif ? Pourront-ils relivrer après 6 heures du matin ? Par ailleurs, l’ouverture des jeux et leur clôture entre les ponts d’Austerlitz et d’Iéna seront des évènements encore plus particuliers. C’est pourquoi la question des horaires de livraisons sera primordiale ». Il a aussi évoqué des aménagements possibles pour limiter les allers-retours des commerçants sur le marché de Rungis.

Côté grande distribution, s’adapter à cette nouvelle donne ne doit pas entrainer une baisse de la productivité, comme l’a souligné Thierry Quaranta, directeur des opérations logistiques alimentaires France de Carrefour et représentant la FCD au webinaire : «  Les entrepôts des enseignes sont situés hors Paris intramuros ; nous n’aurons pas de problèmes pour produire, plus pour livrer. Cela demande de réorganiser nos flux avec des livraisons différentes pour faciliter la vie. 80% des livraisons s’effectuent entre 6 et 9 heures du matin. Plus tôt ce sera difficile à cause des riverains et de la présence de personnel en magasin. Nous serons amenés certainement à baisser la fréquence des livraisons de certains magasins ».

 

 

Un autre problème pour les opérateurs sera de disposer des stocks nécessaires. Or, les espaces de stockage sont rares intramuros. L’idée d’utiliser les cours de récréation des écoles parisiennes fermées pendant les Jeux olympiques (mais pas pendant les  Paralympiques…) a été évoquée.

Reste une autre grande interrogation : avec des autoroutes largement fermées à la circulation, comment le transport international va-t-il se débrouiller ? C’est un enjeu majeur pour l’approvisionnement de fruits et légumes sur Rungis, par exemple. Là aussi, un besoin d’information et de clarification sera plus que nécessaire.

  

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