La mangue, un fruit à fort potentiel commercial
En février, la mangue en provenance des pays de l’hémisphère Sud est une référence indispensable à mettre en avant sur les linéaires de fruits et légumes.
En février, la mangue en provenance des pays de l’hémisphère Sud est une référence indispensable à mettre en avant sur les linéaires de fruits et légumes.
Si les variétés tendent à se différencier (5 000 sont référencées), seules une ou deux restent bien connues des clients. Ce fruit reste néanmoins assez fragile en fonction des variétés. Ces produits méconnus devront bénéficier de promotions et de mises en avant avec dégustation pour susciter l’acte d’achat.
Un fruit cultivé sous les Tropiques dès le XVIIe
Le manguier (Mangifera indica L.) est un arbre de la famille des Anacardiacées. Il est originaire de la région indo-birmane. Il s’est diversifié par la suite dans deux autres zones d’Asie du Sud-Est. Tout d’abord dans le Nord-Ouest de l’Inde avec des mangues très variables en couleurs mais sensibles aux maladies. En Birmanie, Thaïlande et en Indonésie, les mangues vertes sont en revanche peu colorées mais moins sensibles aux maladies.
C’est aux Etats-Unis dans l’Etat de Floride que ces deux types de mangues ont été réunis et hybridés. La majeure partie des variétés présentes sur le marché d’exportation est issue de ces hybridations. Ce fruit est très largement cultivé dans tous les pays tropicaux à partir du XVIIe siècle, notamment en Afrique, à La Réunion, aux Antilles, à l’île Maurice, aux Seychelles et au Brésil. Les arbres sont à fort développement (10 à 30 m de haut) à feuillage persistant.
La multiplication des plants la plus utilisée est le greffage. Il préfère un climat tropical avec une saison fraîche et/ou sèche bien marquée mais certaines variétés se satisfont aussi d’un climat méditerranéen espagnol.
A la récolte, la sélection des mangues pour l’exportation tiendra compte de la coloration des faces, d’un pédoncule bien enfoncé et coupé de façon nette. De plus, l’absence de blessures, de rayures dues à des frottements, de tâches diverses et la non-détection d’une sous ou surmaturité est primordiale pour des fruits devant traverser l’océan.
Trois variétés principales pour l’assortiment
Les trois variétés principales dominant notre marché français sont Tommy Atkins, Kent et Keitt. La Kent est la plus connue des consommateurs.
Tommy Atkins est une mangue semi-précoce, cultivée principalement au Brésil et au Mexique offrant une bonne productivité et conservation dans le temps, donc idéale pour l’exportation mais sa qualité gustative moyenne et sa forte sensibilité à une surmaturité (chair gélatineuse autour du noyau) la rend plus difficile à travailler.
La référence en termes de qualité pour les marchés d’exportations reste la variété Kent. Cette mangue d’origine floridienne fut introduite en Afrique vers 1950 et par la suite vers l’Afrique occidentale ou centrale. Elle est de forme ovoïde, relativement grosse, à chair ferme, à maturation lente et progressive. Une conservation longue à température fraîche est possible pour des fruits récoltés proches de la maturité.
La Keitt, plus marginale, est de maturité plus tardive et possède un épiderme plus fragile que la Kent.
Implantation : pensez aussi à la fraîche découpe
Avec un fort potentiel commercial, les mangues se placent à la quatrième place dans les exotiques derrière les bananes, les ananas et les litchis. Elles sont donc implantées en toute logique dans l’univers exotique avec les ananas, papayes, goyaves, litchis et autres exotiques. Toutefois, la multiplicité des variétés en taille, en forme, en couleur, en goût, en maturité et en type de conditionnement, permet fortement de développer cette famille sur le linéaire tant en largeur qu’en profondeur. Elles pourront être différenciées par les couleurs mais aussi par leurs modes de transport (avion ou bateau), la mangue avion étant un argument gustatif intéressant pour le consommateur.
Ne pas oublier de l’implanter aussi dans la famille fraîche découpe car la mangue au même titre que la noix de coco est un des tops des ventes des fruits coupés.
Des conseils pour découper, des suggestions de présentation ou des messages promotionnels peuvent être ajoutés sur le pancartage afin de doper les ventes.
Développez les animations gustatives
Pour stimuler les ventes et susciter l’acte d’achat, n’hésitez pas à faire goûter les différentes mangues de votre rayon avec une animatrice. Cette animation pourra se faire de consort avec de la découpe d’ananas. Pour présenter la mangue de manière originale, découpez les deux joues entourant le noyau, quadrillez la chair avec un couteau d’office, puis retournez les joues pour faire ressortir les dés de pulpe. Pour cette animation, veillez à bien utiliser des mangues à maturité.
Un rayon à réassortir souvent
Sur le rayon, les mangues craignent les chocs, évitez donc de les tasser et manipulez-les avec soin. Cela permet d’éviter de laisser des marques sur les fruits et que l’épiderme et la chair ne brunissent. Elles nécessitent des réassorts réguliers afin qu’elles ne se déprécient pas trop vite suite aux manipulations des consommateurs. Les fruits présentant des taches, trop mous, meurtris ou collants suite à des coulures de sève excessives devront être retirés du rayon.
Les mangues ne doivent pas être entreposées en chambres frigorifiques car ce produit n’aime ni le froid, ni les chocs thermiques.
Pensez à faire attention à certaines variétés comme la Tommy Atkins sensible, à un problème physiologique appelé le Jelly seed (pulpe gélatineuse autour du noyau) ainsi que d’autres phénomène de surmaturation. La variété Haden, plus fragile, doit être commercialisée rapidement. Suivez de près les fruits qui transitent par bateau. Ils présentent plus de problèmes de conservation dus aux nombreux jours de transport.
Une réglementation facultative mais utile
La mangue est soumise à l’OCM et obéit aux caractéristiques minimales de la norme générale. Toutefois, la norme CEE/ONU FFV-45 spécifique à ce produit, facultative, peut-être aussi appliquée. Cette dernière distingue trois catégories de qualité : les fruits Extra, I et II.
Les fruits doivent présenter une maturité suffisante. Une couleur blanche sur toute ou sur une partie de la pulpe est signe d’une immaturité. De plus, ces fruits immatures se fripent plus rapidement du fait de leur faible turgescence.
Informez vos clients sur la bonne couleur
Sur le rayon, il est nécessaire de préciser parfois que certaines mangues se consomment vertes ou jaunes par exemple et pas colorées rouge ou violet. N’hésitez pas à faire déguster ces dernières si elles sont moins connues que la variété Kent.
La mangue se conserve à température ambiante et se déguste lorsqu’elle est souple, nature, en salade de fruits ou en plat sucré/salé.
Une différenciation à l’aide d’un pancartage est possible entre les mangues fermes à mûrir chez soi ou les mûres à point, prêtes à consommer.
Agréage : vérifiez l’épiderme
A l’achat, la chair de la mangue doit être ferme à souple au niveau du pédoncule. Le fruit est une drupe dont la couleur peut aller du vert, jaune, orange jusqu’à rouge violacée. Elle doit présenter une coloration correspondant à la variété comme la Palmer à la couleur soutenue. L’épiderme devra être exempt de brûlure de sève, de grattage, de coulure, et ne pas présenter d’anthracnose (brunissement de la peau et de la chair dû à des champignons). Contrôler le nombre de fruits au colis.
Signes de qualité : optez pour la mangue avion
Lors des achats, privilégiez des entreprises de productions certifiées Globalgap (certification agricole) pour s’assurer d’une bonne qualité du lot. Les mangues stickées “Avion” sont moins sensibles aux maladies de conservation car leur temps de transport entre le verger et le rayon est court, comparé à celles transportées en bateau.
De nombreux opérateurs de la filière fruits et légumes pratiquent l’affinage des mangues. Pour cela, elles sont entreposées à des températures dépassant les 25°C jusqu’à ce qu’elles atteignent la maturité souhaitée. Lorsque le jour de consommation est connu du fournisseur, celui-ci peut facilement proposer un produit qui donnera pleinement satisfaction aux convives. Certaines variétés comme la Kent ou l’Osteen présentent, dès lors qu’elles sont très fraîches, de la pruine (voile de cire naturelle synthétisée par le fruit qui est gage de fraîcheur). Le volumineux noyau de la mangue peut représenter 1/3 du volume du fruit selon les calibres et les variétés.