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Dossier Pêche : une tolérance au thrips difficile à dégager

Une vraie tolérance de variétés de pêches aux deux thrips ne se dégage pas dans l’étude de sensibilité conduite à Sud-Expé Saint-Gilles (Gard).

Les dégâts de thrips californiens sont moins présents sur les variétés tardives.
© Sud-Expé Saint-Gilles

Les piqûres de thrips provoquent des déformations de fruits ou des décolorations qui rendent les nectarines non commercialisables. La station Sud-Expé Saint-Gilles (Gard) est en charge depuis 2014 de l’évaluation de la sensibilité variétale aux deux thrips qui sévissent sur pêcher : le thrips du pêcher et le thrips californien. Les déformations et boisages de petits fruits provoqués par le premier sont souvent éliminables par un éclaircissage minutieux mais qui augmente alors le temps de cette opération. « Cette problématique est cruciale car fréquente et délicate à couvrir puisqu'’elle nécessite des applications d’insecticides en période de floraison » indique Laetitia Cuny, Sud-Expé Saint-Gilles. La période de sensibilité à Thrips méridionalis se situe entre 10 % de fleurs ouvertes et 100 % de chute des collerettes. « Plus cette période est longue, plus les pêchers sont exposés au risque thrips méridional, ajoute l’expérimentatrice. Cette période a duré 52 jours en 2016 contre 37 jours en 2015, ce qui explique l’importance des dégâts cette année-là ». Les nectarines étant les plus sensibles à ce ravageur, l’étude s’est concentrée sur les 16 variétés de nectarines de la première tranche de plantation.

Des résultats par variété aléatoires selon les années

Comme pour la tordeuse orientale (voir page 44), les résultats entre les années d’observation se contredisent parfois, ce qui fait douter d’une réelle résistance chez certaines variétés. Sur les quatre années d’observation, Nectardream*, Nectarlove*, Orine® et Big Bang® sont les variétés avec la moyenne de fruits déformés, tous dégâts confondus, supérieure ou égale à 40 %. Mais en 2015, année de plus faible pression, aucune de ces variétés, excepté Big Bang® n’a été dans le top 3 des variétés les plus touchées. Parmi les moins touchées par le thrips du pêcher au cours des quatre années d’observation, Honey Fire*, Western Red*, Cristal® et Sandine® Magique® ont présenté moins de 10 % de dégâts graves (déformations) en moyenne. « Mais Honey Fire* était une des variétés présentant le plus de dégâts légers (boisage) en 2015, note la technicienne. Luciana* qui était une des variétés épargnées en 2014 a eu plus de 73 % de dégâts en 2016. Et même si ces variétés sont les moins touchées, les taux de dégâts sont tout de même supérieurs à 30 % en 2016 ».

Le thrips californien attaque les variétés précoces

Le thrips californien (Frankliniella occidentalis) provoque des décolorations d’épiderme sur les fruits très colorés et peu duveteux, les rendant impropres à la commercialisation. Ce ravageur sévit en été, lorsque les températures sont chaudes et l’hygrométrie basse. La période de sensibilité couvre les 21 jours précédant la récolte. « Ce thrips est particulièrement gênant dans la mesure où il nécessite la réalisation d’insecticides à l’approche de la maturité », indiquait Philippe Blanc, Serfel, dans un compte rendu de 2014. Sur les 27 variétés de pêche et nectarine suivies, moins de dégâts ont été observés sur les pêches. Cinq variétés de nectarines ont en moyenne plus de 60 % de dégâts. Il s’agit de Honey Fire*, Cristal®, Luciana* et Big Top®. Big Bang® et Magique® arrivent juste après, avec comme les autres près de 30 % de dégâts importants en moyenne. Il s’agit de variétés mûres avant le 15 juillet. Mis à part Big Bang® qui est très précoce et Magique® de mi-saison, les autres variétés très sensibles arrivent à maturité mi-juin-fin-juin. Ce sont les variétés les plus tardives qui ont présenté le moins de dégâts en raison de la pression qui diminue. La pêche jaune Plus Plus® est la seule des variétés suivies à avoir une moyenne de dégâts inférieure à 10 % avec seulement 1 % de dégâts graves. Parmi les nectarines, Nectarperf*, Zephir®, Nectatop*, Sandine® et Western Red* ont eu 30 % maximum de dégâts et moins de 10 % de dégâts importants. Trois d’entre elles sont des variétés très tardives.

* cov (certificat d’obtention végétal)

Des causes de boisage encore inconnues

Le thrips méridionalis n’est pas la seule cause de boisage. Les boisages non imputables aux thrips représentent souvent de 10 à 30 % des dégâts. La source de ces boisages est inconnue. Mais le frottement des collerettes sur le jeune fruit a été écarté suite à une étude de Sud-Expé Saint-Gilles comparant période venteuse, période avec collerette et dégâts de boisage autres que thrips.

 

Retrouvez tous les articles de notre dossier Pêche :

La tordeuse n’a pas de préférence 

Des variétés évaluées pour la bio 

400 nuances de gris 

Les précoces s’exposent à la cloque 

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