VU PAR LE SPECIALISTE
Booster la vigueur des vergers de pêchers en AB
Yannick Montrognon, responsable du programme pêche à la Sefra
Pour faire du rendement en agriculture biologique en pêcher, il est nécessaire d’appliquer quelques principes utilisés en agriculture conventionnelle. Les vergers en agriculture biologique sont souvent implantés avec des distances de plantations plus espacées qu’en conventionnel pour améliorer l’aération et éviter les pertes de fruits dues au monilia. Or ces pertes dues au monilia en densifiant les plantations sont inférieures à la perte de tonnage due à une moindre densité. Il est donc nécessaire d’occuper l’espace. Des plantations à 2 m sur le rang et 6 m en inter-rang sont à conseiller en AB. L’objectif serait même d’aller à 5 x 2 m. Le second point capital est la maîtrise de la vigueur. En 2ème feuille, si la somme de la circonférence des charpentières n’atteint pas 600 mm pour un pêcher conduit en double Y, le verger ne produira jamais correctement. Lors de l’entrée en production, il est nécessaire d’avoir 10 cm de pousse le 10 mai afin d’assurer le calibre et le bois pour l’année d’après. L’augmentation de la vigueur des vergers en agriculture biologique est donc capitale. Elle l’est d’autant plus avec la présence de cicadelles vertes. En piquant le feuillage, celles-ci diminuent la pousse de l’arbre. Ce qui est très dommageable pour des jeunes arbres. A la plantation, des porte-greffes plus vigoureux que Montclar® sont à préférer, comme GF677 ou Avimag-Cadaman®. La plantation doit se faire avec des scions. C’est une catastrophe en oeil dormant. Pour augmenter la vigueur, une conduite avec deux charpentières peut être aussi judicieuse. Pendant la vie du verger, l’irrigation et la fertilisation ne sont pas à négliger. Un microjets de chaque côté de l’arbre lui permettra d’utiliser au mieux toute sa couronne racinaire. La fertilisation devrait aussi être fractionnée. La ferti-irrigation le permet même si son coût est plus important avec des fertilisants organiques. Dans ce cas, la fertilisation doit être injectée de fin avril à début mai puis un complément à l’automne pour la mise en réserve. Enfin, la gestion de la floribondité est aussi à considérer avec des effleurages ou des pré-éclaircissages à la fleur pour les variétés très floribondes.