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Fauche précoce : Comparaison des coûts de récolte de l'herbe

La grande majorité des fauches de printemps est récoltée en ensilage ou en enrubannage, avec trois grands de types de matériels : ensileuse automotrice, remorques autochargeuses ou presses-enrubanneuses combinées. BCEL-Ouest a évalué les coûts de récolte de l'herbe pour ces trois stratégies, à partir de références de la FR Cuma Ouest.

Toutes les stratégies de récolte se peuvent se justifier mais encore faut-il qu’elles soient cohérentes avec les besoins des animaux en valeur et volume, les contraintes de main d’œuvre et de distribution, ainsi que l’environnement (présence ou non de Cuma, ETA). En fonctionnant par habitude ou par facilité, on cumule parfois les mauvais choix dans la chaîne de récolte. Réfléchir à une stratégie pertinente, qui colle à son système et ses priorités, évite de pénaliser le temps de travail, les coûts de mécanisation et de ration.

"Deux questions doivent se poser pour décider du stade de récolte de l’herbe, indique Samuel Danilo de BCEL-Ouest. Pour qui sera destiné ce fourrage ? Et quel est l’objectif d’incorporer ce fourrage dans la ration ?" L’ensilage ou l’enrubannage sera t’il a destination des vaches laitières, des génisses ou encore de bovins allaitants ? L’objectif d’en incorporer dans la ration est-il d’économiser du correcteur sur la ration hivernale vache laitière ? De produire un fourrage équilibré pour les génisses ? D’incorporer un produit fibreux ? Ou reconstituer des stocks fourragers ?

La très grande majorité des fauches de printemps est récoltée en ensilage ou en enrubannage, avec 3 types principaux de matériel : l’ensileuse automotrice, les remorques autochargeuses ou les presses enrubanneuses combinées.

Lire aussi : Trois stratégies de récolte en fauche précoce

Quel rendement attendre, pour quels coûts de récolte ?

 

  1. Les fauches précoces permettront d’obtenir des fourrages de qualité riches en azote et énergie (>17%MAT et > 0.9 UFL/kgMS), à destination des vaches en lactation. A l’inverse, les fauches supérieurs à 4tMS/ha afficheront des valeurs alimentaires moyennes voire médiocres par kg de MS (< 13%MAT, <0.8UFL,).
  2. Aux tarifs observés, les stratégies autochargeuses semblent compétitives tant à 2.5 qu’à 4 tMS/ha de rendement, grâce à leurs débits de chantier, leur polyvalence et le besoin en main d’œuvre restreint par rapport à un chantier avec automotrice. Avec une automotrice, le coût en fauches précoces pourra être amélioré grâce à un regroupement d’andains, si le surcoût de 15€/ha d’andainage est compensé par le débit de chantier.
  3. La stratégie enrubannage, souvent contestée pour ses tarifs, est finalement assez compétitive pour des fauches dites qualitatives, à moindre rendement. Le faible besoin en main d’œuvre le jour de la récolte est un avantage. Attention cependant, dès lors que le rendement augmente, le nombre de bottes à l’hectare, et donc les coûts liés au temps de travail, aux bâches ou à la manutention, peuvent grimper très rapidement.

 

Avis d'expert : Samuel Danilo, Responsable Stratégie, Système, Economie et Indicateurs de performance des élevages à BCEL-Ouest

Quels gains potentiels sur la ration ?

Rendements et valeurs alimentaires sont opposés. La principale difficulté des fauches d’herbe réside dans le fait de récolter au bon stade, avec une fenêtre météo favorable. En conséquence ; il existe une très grande variabilité de qualités d’ensilages ou d’enrubannages d’herbe de printemps. En visant une fauche précoce, l’objectif sera d’apporter de la protéine par le fourrage aux animaux afin d’économiser du correcteur azoté. Concrètement, dans une ration hivernale base maïs, un ensilage d’herbe à 18% de MAT incorporée à hauteur de 6 kg MS doit être corrigée avec 3 kg de tourteau de soja 48 et 1 kg de blé tendre pour viser 28,6 kg de lait. Avec un ensilage de qualité médiocre (12% MAT), il faudra alors 3.7 kg de correcteur et 1 kg de blé tendre. Sur 120 jours pour 100 VL, cela représente 8,4 tonnes de correcteur. En considérant un prix d’achat de 350 €/t, l’économie de correcteur représente 2 940€. Dans le contexte actuel de hausse des cours des matières premières protéiques, il semble intéressant de récolter des fourrages riches en MAT. Par ailleurs, l’utilisation d’herbe dans la ration hivernale est complémentaire au maïs ensilage car elle permet d’apporter de l’azote soluble ainsi que de l’énergie fermentescible permettant la synthèse microbienne protéique avec l’objectif d’améliorer le bon fonctionnement du rumen.

Au regard des coûts des chaînes de récolte et des impacts sur la ration, la meilleure stratégie à adopter semble de récolter l’herbe à un stade jeune pour viser un fourrage de très bonne qualité. L’ensilage avec autochargeuse sera à favoriser pour des coupes concernant de grandes surfaces afin de diluer les coûts et optimiser le temps de travail. Les récoltes d’enrubannage seront à privilégier pour des fauches plus restreintes, avec moins de disponibilité en main d’œuvre et/ou l’absence d’ouvrages de stockage. Enfin, le matériel de reprise et distribution des fourrages sera également important à considérer dans le choix des stratégies de fauche.

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