Essai : Case IH Puma 260 AFS Connect – « Un tracteur qui monte en gamme »

Au travail « Un ensemble moteur-transmission convaincant »

En reprise de labour avec le Joker semi-porté de 8 m, le Puma atteint tout juste les 10 km/h, tandis qu’il franchit les 12 km/h sur des terres déjà travaillées. Malgré son gabarit compact, il s’en sort plutôt bien en traction, grâce aux masses de 500 kg dans chaque roue arrière et aux pneus de 2,05 m de diamètre. J’ai aussi abaissé la pression des pneus à 1,1 bar sur les deux essieux. La régulation du moteur et de la transmission est très bien gérée : pas de montée en régime intempestive et un moteur qui tient très bien la charge aux alentours de 1 800 tr/min. Le second petit levier d’accélérateur, qui permet de limiter le régime maxi, est très pratique à utiliser. La consommation de GNR me paraît tout à fait acceptable avec 5 l/ha relevés dans les terres légères.

En passant à un travail plus profond à 10-15 cm avec le Terrano porté de 5 m, le tracteur atteint plus régulièrement sa limite d’adhérence, malgré la masse d’une tonne sur le relevage avant. Peut-être aurait-il fallu davantage de poids, mais le Puma 260 reste un tracteur assez court en rapport de sa puissance. J’ai d’ailleurs été un peu déçu par son manque de maniabilité, mais l’angle de braquage des roues était loin d’être optimisé, du fait du réglage des butées de direction en lien avec la voie relativement étroite de ce tracteur de démonstration transporté sur camion. Je n’ai pas eu l’utilité des séquences de bout de champ, mais elles me paraissent très faciles à mettre en œuvre. Le système d’autoguidage est tout aussi intuitif et efficace. Sa vue sur l’écran du terminal est très soignée. La reprise de ligne s’effectue sans difficulté, même si je devais parfois appuyer une seconde fois sur le bouton d’activation du joystick, alors que le tracteur était déjà bien aligné.

Les trajets routiers avec les outils et la benne sont l’occasion de mettre en valeur une nouvelle fois la très bonne gestion du moteur et de la transmission. Le passage d’une plage de vitesse à une autre en roulant et la conduite au levier comme celle d’un automoteur, m’ont vraiment séduit. On ajuste précisément la vitesse et l’effet frein moteur est efficace, lorsqu’on tire sur le levier. La cabine est très silencieuse, mais sa suspension est en revanche trop ferme. C’est d’ailleurs le même ressenti dans les champs, y compris sur les terres déjà travaillées. Compte tenu de la technicité de cette suspension hydropneumatique, c’est à se demander s’il n’y avait pas un souci technique (NDLR : doute levé par Case IH qui a constaté à l'issue de l'essai le dysfonctionnement d'une biellette donnant le retour d’information sur la position de la cabine), car je ne sentais aucune différence de comportement en ajustant la souplesse des suspensions de cabine et de pont avant.

Les commandes sur les ailes pilotent non seulement le relevage, la prise de force et un distributeur, mais elles permettent en plus d’arrêter le moteur et d’activer un des deux régimes moteurs enregistrés. L’attelage me semble être suffisamment complet. Les connexions hydrauliques sont équipées de leviers de décompression, mais elles sont trop rapprochées de part et d’autre du troisième point. Ça ne facilite pas le branchement. Les prises du freinage pneumatique sont aussi très rapprochées. Case IH a fait un ensemble compact, alors qu’il y a beaucoup d’espace tout autour.

En cabine « La qualité de finition est au top »

L’habitacle de cette nouvelle cabine m’impressionne par sa finition. La qualité et le choix des matériaux, les ajustements, rien n’a été laissé au hasard. On apprécie l’espace disponible et les grandes surfaces vitrées qui procurent une très bonne visibilité à 360 degrés. La position assez haute de la cabine et l’intégration du système de dépollution offrent une vue dégagée sur l’avant. Le seul petit reproche est le manque de hauteur du pare-brise, le bandeau assez épais le séparant du toit vitré empiétant un peu trop sur notre champ de vision. Quant au hayon arrière, si son essuie-glace se met automatiquement à la verticale lors de son ouverture, il est malheureusement difficile à refermer. Les zones de rangements sont nombreuses et très bien réparties. On profite notamment d’un grand espace refroidi sous le siège passager et d’un autre compartiment sur l’aile avec prise USB et prise 220 V. J’ai aussi apprécié la grande barre de support pour les boîtiers le long de la vitre, complété d’un rail dans le pavillon avec des boules Ram.

L’accoudoir multifonction offre une ergonomie remarquable. Il est ajustable à souhait et les commandes y sont parfaitement réparties et identifiées. Il ne reste, au niveau du pavillon, que quelques boutons et la commande clim très pratique associée à un affichage sur le terminal. Le joystick procure à la fois un pilotage intuitif et de multiples configurations de commandes avec quatre boutons personnalisables, ceux des distributeurs et du relevage étant aussi affectables à des fonctions Isobus. La main repose bien dessus et tout se pilote avec le pouce. Le second petit joystick est également assez complet et paramétrable. Les quatre commandes de distributeurs fingertips sont facilement identifiées, grâce à une LED qui change de couleur en fonction de leur affectation. Au milieu de l’accoudoir, les deux molettes superposées pour le contrôle de la hauteur des relevages sont pratiques, tout comme les touches de raccourcis et la grosse molette, qui évite une navigation tactile dans le terminal.

Le grand terminal de 12 pouces m’a convaincu par sa qualité d’affichage et sa réactivité. Il se distingue par une navigation intuitive et un accès rapide aux différents réglages. J’ai rapidement pris mes marques, me permettant d’affiner les paramètres, mais aussi de personnaliser les commandes et l’affichage. Le support de cet écran offre une grande amplitude de réglage. Cela permet notamment de le décaler pour faire pivoter le siège à fond.

L’écran de tableau de bord situé sur le montant droit brille aussi par sa qualité d’affichage. Il complète bien le terminal pour avoir un accès direct aux paramètres de la transmission et aux différentes jauges. Dommage de pas pouvoir y afficher d’autres informations par un système de défilement, comme le font d’autres marques.

Entretien « Des vrais rangements pour les outils »

Le Puma étant un tracteur très compact, il est impossible d’atteindre les côtés du moteur sans braquer les roues. C’est notamment nécessaire pour accéder au filtre à air perché au-dessus du moteur, avec une hauteur qui reste raisonnable. Du même côté gauche, on atteint les filtres à huile et gazole en retirant le panneau latéral retenu par deux vis. À l’avant du moteur, les radiateurs se déploient et s’escamotent pour faciliter leur nettoyage. En pivotant l’échelle d’accès, qui est très bien étudiée pour monter nettoyer la vitre de droite et démonter le filtre de cabine, on accède directement à la batterie. Case IH a vraiment soigné les rangements en intégrant à côté du marchepied un compartiment sous clef, dans lequel peut se ranger une vraie caisse à outils sur une glissière et où l’on profite aussi d’une réserve d’eau pour se laver les mains. Une seconde boîte à outils disposant également d’une serrure est intégrée au-dessus du réservoir.