En Angleterre et Irlande, des chemins de pâturage solides et fonctionnels à moindre prix
Avec de grands troupeaux, les systèmes pâturants britanniques et irlandais doivent assurer la qualité des chemins à moindre coût.
Avec de grands troupeaux, les systèmes pâturants britanniques et irlandais doivent assurer la qualité des chemins à moindre coût.
En Angleterre et Irlande, afin d’être le plus économe possible, la majorité des éleveurs laitiers ont misé sur l’intensification, d’autres ont choisi une voie opposée inspirée du modèle néo-zélandais. « Ces élevages de 300 à 500 vaches produisent en moyenne 1 million de litres de lait, avec souvent des vêlages groupés. Ils disposent de 100, 200 ou 300 hectares et pâturent au maximum, explique Thierry Métivier, conseiller à la chambre d’agriculture de Normandie. Les vaches sortent en général du 15 février au 15 décembre et peuvent parcourir un kilomètre, voire plus pour rejoindre les paddocks, deux ou quatre fois par jour selon le mode de traite. Disposer de chemins fonctionnels est donc essentiel. »
Une grande attention est portée aux chemins proches de la stabulation, car ce sont les plus fréquentés. « Il faut qu’ils soient solides, souples pour les pattes et avec des règles d’évacuation de l’eau. An général, ils mesurent 4 à 5 mètres de large afin de faciliter la circulation des grands troupeaux, précise le conseiller. Le plus souvent, ces chemins sont réservés à la seule circulation des vaches, des chemins parallèles pouvant être réalisés pour les engins. La ferme de Moorepark, centre national de recherche en élevage en Irlande, conseille également d’éviter les angles droits à l’intersection des chemins pour faciliter la circulation des animaux. Enfin, comme les éleveurs se concentrent sur l’élevage et la traite, ils disposent de peu de matériel. Les chemins, comme les clôtures ou les récoltes, sont le plus souvent réalisés par entreprise. »
Pelouse synthétique, plaque de béton
Le coût reste un critère essentiel des éleveurs britanniques et irlandais. « Les éleveurs anglais privilégient les systèmes low cost à tous les niveaux, et pour les chemins, l’utilisation de matériaux locaux ou de récupération », constate Thierry Métivier. Certains chemins sont réalisés assez classiquement en décaissant le sol sur 20-30 cm et en déposant des pierres, plus grosses au fond et plus fines sur le dessus, puis en tassant l’ensemble. « On trouve ces chemins notamment quand il y a sur l’exploitation une carrière de pierres calcaires assez souples pour les pattes. La couche de surface est refaite tous les deux ou trois ans. On trouve aussi des chemins dont la couche de surface est constituée de copeaux de bois issus de l’exploitation. »
En l’absence de pierres sur l’exploitation, une solution très prisée est l’utilisation de pelouse synthétique de terrain de sport, fournie en rouleaux de 3 m de large. Elle est posée sur un sol stabilisé. « Le matériau est souple et facile à mettre en œuvre. En quelques mois, il se recouvre de terre et de bouses qu’il est possible de racler. On peut toutefois s’interroger sur sa durabilité et sur le devenir de ces bouts de plastique qui vont rester dans le sol. »
Une autre solution est l’utilisation de gravats, pas toujours satisfaisante du fait de la présence d’éléments pouvant blesser les pattes des vaches (morceaux anguleux, restes de tuyauterie…). L’emploi de caillebotis béton, récupérés d’élevages de porc ou de stabulations de vaches laitières sur fosse, de plaques de béton de récupération ou encore de traverses de chemin de fer béton est également courant pour stabiliser les zones situées près des bâtiments, très fréquentées.
Des entrées et sorties stabilisées
Les entrées et sorties des parcelles sont en général espacées. Elles sont stabilisées avec des pierres de différents diamètres. Le point d’abreuvement est plutôt positionné au milieu de la parcelle pour limiter le piétinement près des entrées ou sorties.