Enquête Fnab
Elections professionnelles agricoles : quelle est la position des syndicats sur l’agriculture bio ?
Alors que les agriculteurs viennent de commencer à voter pour élire leurs représentants au sein des chambres d’agriculture, la Fnab publie une analyse des positionnements de chacun des syndicats agricoles sur la défense de l’agriculture bio.
Alors que les agriculteurs viennent de commencer à voter pour élire leurs représentants au sein des chambres d’agriculture, la Fnab publie une analyse des positionnements de chacun des syndicats agricoles sur la défense de l’agriculture bio.
Afin d’éclairer les agriculteurs bio avant qu’ils ne votent pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture, la fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) a cherché à analyser le positionnement des syndicats agricoles sur la défense de l’agriculture bio. Le premier constat est que la crise vécue par le secteur a poussé les syndicats à plus se positionner en défense de la bio ces dernières années. Ces derniers s’accordent notamment sur le fait d’obtenir des aides d’urgence pour maintenir les trésoreries des fermes bio ainsi que sur la nécessité de faire appliquer la Loi EGAlim.
Des divergences sur le développement de l’agriculture bio
Mais la Fnab constate qu’il demeure des différences notables entre les syndicats. La première porte sur leur vision du développement de l’agriculture biologique que la Confédération paysanne défend, considérant la bio comme l’un des modèles permettant d’arriver à « l’agriculture paysanne », alors que la FNSEA et la Coordination rurale « veulent limiter les conversions en conditionnant les aides à des contrats signés ». La Fnab rappelle que la Coordination rurale s’est régulièrement exprimée contre l’objectif européen de 25 % de surfaces bio en 2030.
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Quid du soutien public ?
Autre différence notable : le niveau de soutien public défendu pour la bio. La Fnab explique que l’ensemble des syndicats défend la rémunération des externalités positives de la bio avec des visions différentes sur la façon de faire. « La Coordination rurale refuse que la Pac rémunère ces aménités. Le Modef et la Confédération paysanne veulent le retour de l’aide au maintien et un écorégime bio à 145 €/ha/an. Côté FNSEA, alors que le syndicat estimait que le maintien devait être rémunéré par le marché, il demande aujourd’hui que les reliquats de la conversion soient utilisés pour rémunérer ces externalités sans proposer de mesure précise. En revanche, la FNSEA a défendu la hausse du crédit d’impôt bio en 2021 » résume la Fnab.
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Pas de convergence sur l’installation et le foncier
Concernant l’installation et le foncier, la Fnab a repéré des divergences entre les syndicats. Selon elle, « si la Confédération paysanne porte des propositions sur l’installation et le foncier qui bénéficient de facto à l’installation en bio et que certaines propositions foncières des JA sont intéressantes, aucun syndicat ne défend clairement l’installation en bio, malgré l’attractivité de ce modèle ». Et d’ajouter que « les demandes de la Coordination rurale vont quant à elles dans le mauvais sens ».
« Ce mode de production reste un sujet marginal »
La Fnab affirme par ailleurs que l’analyse quantitative des communications publiques et actions de lobbying relative à la bio Bio des syndicats « montre que ce mode de production reste un sujet marginal sur lequel les syndicats s’expriment assez peu avec une quasi inexistence des actions de lobbying déclarées sur ce thème ». Philippe Camburet, président de la Fnab conclut : « En trois ans, les choses ont beaucoup changé, dans le bon sens, mais ça n’est pas encore à la hauteur des enjeux, 16 % des fermes françaises produisent aujourd’hui en bio et force est de constater que nous n’occupons pas 16 % du temps de parole syndical !”.