Rachel Graindorge, Armeflhor : « Des systèmes de production tropicaux avec zéro pesticide de synthèse »
Rachel Graindorge, responsable du pôle Protection des cultures à l'Armeflhor (station d'expérimentation fruitière et légumière de La Réunion), présente le projet Stop, qui vise à concevoir des systèmes de production tropicaux sans utilisation de pesticides de synthèse.
Rachel Graindorge, responsable du pôle Protection des cultures à l'Armeflhor (station d'expérimentation fruitière et légumière de La Réunion), présente le projet Stop, qui vise à concevoir des systèmes de production tropicaux sans utilisation de pesticides de synthèse.
« Sur l’île de la Réunion, à Bassin Martin, l’Armeflhor est l’un des trois sites (1) accueillant une parcelle du projet Systèmes de production tropicaux zéro pesticide de synthèse (Stop), initié en 2018 et co-conçu lors d’ateliers réunissant des collectifs de producteurs, des expérimentateurs, des conseillers agricoles et des chercheurs. Devant la diversité des cultures présentes sur les parcelles, les stratégies de lutte contre les bioagresseurs pour atteindre l’objectif du zéro pesticide de synthèse doivent être nombreuses et diversifiées.
Ainsi, les cultures maraîchères et fruitières sont associées et côtoient des dispositifs ou infrastructures agroécologiques (haies, bandes fleuries, plantes de service). A l’Armeflhor, des mélanges fleuris et aromatiques sont répartis sur l’ensemble de la parcelle, particulièrement à proximité des planches de maraîchage. Des espèces endémiques et/ou indigènes et mellifères sont également implantées en haies sur les bordures de la parcelle. Outre la vocation de conservation de la biodiversité fonctionnelle de ces haies, l’Armeflhor souhaite également constituer un espace de préservation de la ressource génétique pour une multiplication ultérieure et un support de communication en matière d’agroforesterie.
Des haies arbustives
Différents cortèges d’espèces sont alors testés. Une première haie arbustive implantée fin 2019 à proximité de la zone maraîchère se compose de quatre espèces : Aloe macra (mazambron marron), Abutilon exstipulare, Pouzolzia laevigata (bois de tension) et Urena lobata. Une deuxième haie arborée implantée début 2021 accueille cinq combinaisons composées d’une douzaine d’espèces d’arbres et d’arbustes comme le bois de pomme rouge, le corce blanc, le bois d’olive blanc, le bois de judas, le bois de joli cœur ou le bois de prune rat.
Ces compositions devraient permettre une floraison continue tout au long de l’année, donc une ressource permanente en nectar et pollen. Un suivi permettra d’obtenir des données sur les espèces les plus attractives. D’autres plantes sont utilisées dans le cadre du projet Stop, avec des objectifs différents. Un mélange de légumineuses (trèfle, luzerne, gesse, lotier) a par exemple été semé sur les zones fruitières de l’observatoire de l’Armeflhor pour fixer l’azote, éviter la repousse du Brachiaria sp. et l’érosion des sols. »