1. Du copeau à disposition dans un andain central
Pierrick Le Labourrier, éleveur de dindes dans le Morbihan, répartit un andain de copeau tout le long de son bâtiment de 1 200 m
2, avant de le pailler. Il a ainsi à disposition de la litière pour le repaillage et n’a pas à en réintroduire durant le lot. «
À part quelques coups de pelle de temps en temps, ce sont les dindes qui se chargent d’étaler les copeaux lors de leurs déplacements, explique-t-il. J
e gagne un temps énorme (8 à 10 heures par lot). La dinde fait le travail à ma place. » Cette organisation a aussi un intérêt sanitaire : pas d’introduction de matériel extérieur ni de litière en cours de lot, pas d’ouverture des portails et de risque de perturber les entrées d’air. Elle évite d’investir dans un engin de repaillage. L’andain sert d’enrichissement pour les animaux. Ce système fonctionne bien en dinde mais peut être plus contraignant pour d’autres espèces en fonction de la disposition du matériel (lignes d’abreuvement et d’aliment centrales…). Il ne convient pas non plus pour les poulaillers avec une ligne de radiants centrale. Une alternative est de repartir des bigs bags de litière tout le long du bâtiment. L’éleveur utilise le godet d’un tracteur pour former un andain d’un mètre de haut soit 100 m
3 de litière au centre du poulailler. Des barrières amovibles bloquent l’accès pendant les premiers jours.
2. Un épandeur transformé en pailleuse
Benoît Cornec,
éleveur dans le Finistère, a transformé un épandeur à fumier en distributrice de litière. Il y a ajouté une table d’épandage fixée sur le châssis ainsi qu’un carénage métallique pour permettre l’abattement de la litière vers le bas. Peu coûteux, ce matériel permet de réaliser un primopaillage, tout en réduisant la pénibilité et en gagnant du temps. «
Il peut être réalisé seul. Ce matériel est adapté à tout type de litière », explique l’éleveur. Il compte 1 h 30 pour installer la première litière dans un poulailler de 1 500 m
2, soit sept chargements de l’épandeur. Il charge deux bottes de paille avec un télescopique et épand sur une largeur de 8 mètres (paille) ou 6 mètres (copeau). Fixée sur des cornières, une échelle facilite l’accès à la passerelle latérale en bois à partir de laquelle l’éleveur peut aisément couper les ficelles des ballots sans avoir à monter dans l’épandeur. Il faut la prévoir large, conseille-t-il pour se déplacer en sécurité.
Il faut aussi s’assurer que la hauteur de l’épandeur est adaptée à celle des bâtiments et changer de pneus si besoin pour rabaisseur le dispositif. Il faut compter 1 500 euros pour l’épandeur, 2 000 euros pour la table d’épandage, 500 euros de tôles et environ 4 000 euros selon la quantité de matériaux de récupération et quelques heures de bricolage.
3. Une brouette pour distribuer les granulés de paille
Pour faciliter le repaillage des zones humides, Benoît Cornec a par ailleurs recours à une brouette La Buvette
(1), détournée de sa fonction d’origine de distribution d’aliment pour bovins. Elle dispose d’une trappe latérale dont l’amplitude de l’ouverture est contrôlée depuis les poignées de la brouette. Cela permet d’atteindre facilement les zones humides sous les pipettes. La brouette reste en permanence dans le poulailler et est remplie à partir de bigs bags de granulés de paille également stockés sur place.
«
Selon l’état de la litière, il faut compter une à trois recharges de la brouette par repaillage, explique l’éleveur.
Il n’y a pas de mécanisation, la pénibilité est très faible même lorsque la brouette est chargée (100 litres de capacité) et permet un gain de temps. »
(1) Environ 380 € HT.
4. Deux épandeurs de papier et d’aliment faits maison
Florent Duffros dans les Côtes-d’Armor et Julien Brignou dans le Finistère ont tous deux mis au point ou fait fabriquer un dispositif pour mettre en place le papier de démarrage et distribuer l’aliment en un seul passage. En réalisant deux tâches à la fois et à une seule personne, ils gagnent du temps et réduisent la pénibilité. Chez Florent Duffros, le dispositif est constitué d’un ancien épandeur à chaux porté sur un microtracteur. Le plateau de projection et le cardan ont été retirés, deux tiges de métal ont été soudées sur la structure basse sur lesquelles est fixée une barre qui soutient le rouleau de papier de démarrage.
L’ouverture de la trémie est commandée par une trappe actionnable depuis le tracteur. L’aliment tombe sur le papier qui se déroule sous le poids de l’aliment et avec l’avancée du tracteur.
Une trémie sur un télescopique
Chez Julien Brignou, il s’agit d’une trémie d’une tonne fixée au bras d’un télescopique. Conçue par un mécanicien, elle comprend à l’avant une barre métallique pour disposer le rouleau de papier. L’ouverture de la trappe est commandée par un vérin hydraulique. L’éleveur l’actionne sans descendre de son automoteur et arrête rapidement le versement de l’aliment. Une marche sur le côté permet à l’éleveur de voir le fond de la trémie. La capacité d’une tonne de la trémie est suffisante pour préparer un bâtiment, en l’espace de 20 minutes. Il n’y a pas d’allers-retours à faire pour recharger. Ce matériel a coûté 2 000 euros, main-d’œuvre comprise, et nécessite d’être équipé d’un télescopique (attention à la hauteur du plafond).
Pour l’équipe avicole des chambres d’agriculture, «
le coût du matériel n’est pas si élevé au regard de la robustesse de l’équipement, du gain en efficacité et en confort de travail (pas de port de charge, ni de postures contraignantes pour dérouler le papier). » Attention toutefois à la biosécurité et à la désinfection de ces matériels, et plus généralement pour tous les engins roulant sur une litière propre.
Côté biblio
Recueil de 33 astuces en poules pondeuses et volailles de chair réalisé par la chambre d’agriculture de Bretagne sera imprimé durant l’été et disponible gratuitement sur le
site synagri dans la rubrique élevage.