Dégâts de grand gibier : « Nous avons investi dans des clôtures et postes d’électrification pour protéger nos maïs semences et pop-corn »
Agriculteur sur une exploitation située à Castelsarrasin et Saint-Porquier (Tarn-et-Garonne), Thierry Brizio est confronté à l'impact de sangliers sur ses maïs. Les productions pour les débouchés pop-corn et semences sont protégées systématiquement.
« Nous avons de multiples parcelles de 10 à 15 hectares, certaines proches de zones Natura 2000 protégées en vallée de Garonne, d’autres près de friches non cultivées qui sont autant de refuges à sangliers. Tous les ans, nous constatons des dégâts. Nous protégeons les parcelles de maïs, en priorité celles de semences et de pop-corn. Chez ce dernier, les ronds de dégâts amènent le développement de plantes indésirables comme le xanthium et surtout le datura, dont la présence dans le maïs pop-corn peut amener au déclassement de la parcelle.
Nous avons 60 hectares de maïs pop-corn et nous disposons de l’équipement pour protéger cette surface au moment des semis début avril : fils, piquets, six postes d’électrification. Dans un souci d’indépendance, nous avons acheté une partie de ce matériel, trois postes notamment (220 euros par poste via la FDC et 60 euros par batterie) et le reste est prêté par l’ACCA locale (associations communales de chasse agréées) avec une caution à déposer. Nous avons la charge d’installer les clôtures et de les surveiller.
Outre les parcelles de maïs pop-corn, des champs de maïs grain peuvent être protégés s’ils sont situés dans des zones à risque. Ces parcelles sont clôturées jusqu’au stade 3-4 feuilles, pour protéger les semis avant tout. Les sangliers s’attaquent peu aux plantes ensuite. Une partie du matériel enlevé est alors utilisée pour protéger les parcelles de maïs semences (deux de 7 ha en 2024), qui sont semées en mai. Sur ces maïs, les pieds mâles doivent être indemnes de façon à obtenir une bonne pollinisation pour la production des semences.
La clôture est laissée un mois et demi. Pour la pose, nous laissons un demi-mètre entre le bord de parcelle et la clôture. À deux personnes, il faut une journée pour poser une clôture sur une parcelle d’une douzaine d’hectares. L’herbe y est broyée avec une débroussailleuse au départ. Nous passons une ou deux fois par semaine ensuite pour vérifier le bon fonctionnement, changer la batterie (autonomie de 15 jours). Les ACCA font un tour et peuvent décider de battues si besoin… »