Bioéthanol
[Coronavirus Covid-19] La filière bioéthanol française demande "des mesures de sauvegarde rapides" du marché européen
Les stocks de bioéthanol aux Etats-Unis et au Brésil atteignent des sommets, et fait craindre une concurrence féroce sur le marché UE une fois la crise du Covid-19 passée.
Les stocks de bioéthanol aux Etats-Unis et au Brésil atteignent des sommets, et fait craindre une concurrence féroce sur le marché UE une fois la crise du Covid-19 passée.
Les opérateurs de la filière française du bioéthanol veulent à tout prix éviter une crise après la crise. Dans un communiqué commun du 6 avril, l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs), l'AGPB (Association générale des producteurs de blé), la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) et le SNPAA (Syndicat national des producteurs d'alcools agricoles) s'inquiètent du risque d'importations européennes massives de biocarburants, et réclament "des mesures de sauvegarde rapides pour le marché européen (...) Une nécessité alors que l’incertitude est totale sur la sortie du confinement et la reprise de l’économie". Toutefois, aucune mesure de protection précise n'a été présentée au sein du dit communiqué.
Les syndicats s'inquiètent du niveau "record" des réserves de bioéthanol au sein des deux plus importants producteurs mondiaux: les Etats-Unis, représentant 50% de l'offre planétaire, et le Brésil, 30%. Ces stocks constituent une menace pour le marché européen, et ce à brève échéance, les opérateurs brésiliens et états-uniens étant susceptibles de chercher à déverser leurs excédents sur la zone euro, une fois la pandémie de Covid-19 résorbée. Un scénario catastrophique selon la filière, avec des producteurs français qui "auraient beaucoup de mal à s'en relever". L'UE fait figure d'outsider, avec seulement 6% de parts de marché.
Avec la baisse de plus de 75% de la consommation d'essence française, le marché hexagonal et européen est déjà jugé lourd. La hausse de la production d'alcool agricole à destination pharmaceutique (multiplication par cinq voire dix) ne saurait compenser la perte du débouché énergétique, rappellent les différents syndicats.