Contractualisation : des décennies de pratiques remises en question
La mise en application de la loi Egalim2 suscite la colère de bien des négociants. Lesquels l’on fait savoir au ministre, qui est resté inflexible à leurs revendications présentées à l'occasion d'une manifestation à Aurillac le 3 février 2022.
La mise en application de la loi Egalim2 suscite la colère de bien des négociants. Lesquels l’on fait savoir au ministre, qui est resté inflexible à leurs revendications présentées à l'occasion d'une manifestation à Aurillac le 3 février 2022.
Sur le plan des relations commerciales entre les éleveurs et leurs premiers acheteurs, qu’il s’agisse de négociants privés ou de coopératives, la mise en place d’Egalim 2 bouleverse des décennies de pratique. Cela se traduit par de très vives réactions en particulier de la part de négociants qui voient mal comment répercuter les prix qui seront demandés par les éleveurs à leurs clients et en particulier quand il s’agit de bétail maigre. Une situation il est vrai particulièrement complexe puisque Egalim 2 est une loi franco-française et qu’une grande partie des broutards produits en France sont destinés à l’exportation.
Le jour du congrès de la Fédération nationale bovine à Aurillac, près de 200 bétaillères ont bloqué les principaux axes de circulation tout autour d’Aurillac. Avec une seule revendication de la part des négociants : « on n’est pas contre la contractualisation, mais contre l’obligation généralisée à tous les éleveurs de la mettre en place ».
C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé Dominique Truffaut, président de la FFCB devant le ministre. « Certains commerçants n’ont pas attendu Egalim 2 pour faire des contrats. On est conscient que cette loi doit être appliquée et nous allons travailler là-dessus. Mais sur la forme, je pense qu’il aurait été intéressant que le ministère nous contacte, nous interroge. Cela aurait permis d’éviter certains écueils. On est favorable à la loi mais pas au fait qu’elle soit obligatoire », a expliqué Dominique Truffaut. Et dans la mesure où à peine 2 % de la production française a été contractualisée l’an dernier, il lui semble difficile de passer à 100 % cette année. Et de rappeler que les négociants en bestiaux commercialisaient 75 % du bétail français et que dans ces conditions il était difficile de mener à bien ce type de réforme sans les associer.
Julien Denormandie lui a rétorqué une fin de non-recevoir. En clair la loi est actée et il va falloir s’y plier. Pas question pour autant de faire des fleurs à la coopération. Le ministre de préciser tout de go que « les coopératives sont strictement tenues de respecter la loi Egalim 2. »