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« Détournement de l'écorégime » : la Fnab dénonce une nouvelle baisse des aides à la bio

Pour la Fédération nationale d’agriculture biologique, la nouvelle baisse des aides à la bio annoncée le 5 octobre est la conséquence d’un « détournement » de l’écorégime. Pour la Fnab, la PAC a échoué à faire la transition écologique en agriculture.

Les agriculteurs biologiques demandent un écorégime à 145 € / ha.
© Jean-Charles Gutner (archives)

« En 2021, la Cour des comptes dénonçait déjà une politique de soutien à l’agriculture biologique qui n’était pas à la hauteur », rappelle la Fnab, la Fédération nationale d’agriculture biologique. En deux ans, la tendance ne s’est pas inversée. Le 5 octobre, « le ministère de l’Agriculture a annoncé une nouvelle baisse que les agriculteurs bio vont toucher via l’aide environnementale de la PAC dite " écorégime " », indique la Fnab dans son communiqué publié le 6 octobre faisant référence à l'arrêté du 3 octobre 2023 fixant le montant unitaire du programme volontaire pour le climat et le bien-être animal dit « écorégime » pour la campagne 2023, paru au JORF du 5 octobre.


L’écorégime demandé par plus de 90 % des agriculteurs français

Les agriculteurs bio demandent un paiement à 145 euros par ha et par an. C’est en réalité 92,05 euros qu’ils vont percevoir au lieu de 110 euros annoncés, dénonce la Fnab. « Qui a vidé l’enveloppe de l’écorégime ? » s’interroge la Fnab. L'aide a été demandée par plus de 90 % des agriculteurs français mais ce qui est considéré comme un « succès » par le gouvernement ne l'est pas pour les producteurs biologiques. L’enveloppe est à partager entre tous les bénéficiaires.

92 euros par hectare au lieu des 110 euros, annoncés dénonce la Fnab

En avril 2023, l’Inrae a publié une analyse révélant que « la totalité des agriculteurs français allaient accéder au niveau de base du paiement de cette aide environnementale sans aucun changement de pratique » affirme la Fnab. Les agriculteurs biologiques se sentent perdants et pour la Fnab il s’agit d’un « détournement de cette aide » que la fédération a dénoncé il y a deux ans. Alors que cette aide « devait être un revenu environnemental incitant la transition », Philippe Camburet, président de la Fnab, estime que l'écorégime s’est révélé être une « aide au maintien en agriculture chimique ».

 

Trois demandes prioritaires de la Fnab

Les demandes de la Fnab restent les mêmes :

  • un écorégime bio à 145 euros par hectare
  • la réaffectation des reliquats des 340 millions d’euros de l’aide conversion bio à la filière biologique par d’autres moyens (soutien à l’installation, soutien à l’accompagnement technique, soutien à la consommation, soutien à la recherche)
  • l’accès aux outils de régulation de marché pour les filières biologiques : financement du stockage, financement du déclassement, financement de la réduction volontaire de production.

« Cette nouvelle baisse a un goût amer » 

Mais ces demandes ne sont pour le moment pas entendues.

Le président de la Fnab rapporte pourtant de récentes déclarations du ministre de l’Agriculture le 21 septembre 2023, au salon Tech& Bio : « Le bio a de l’avenir, il faut qu’on lui donne les moyens de son avenir ». Ces propos de Marc Fesneau avaient été perçus comme des signaux positifs par les agriculteurs bio. « On attend toujours d’avoir accès aux mesures classiques de régulation du marché », observe Philippe Camburet. « Cette nouvelle baisse a un goût amer », conclut-il.

 

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