Aller au contenu principal

Crise du bio : 46 députés demandent une nouvelle aide d’urgence

Afin de compenser les pertes des filières bio en 2023, des députés de tous bords politiques demandent une aide d’urgence de 271 millions d’euros au budget 2024. Un amendement adopté ce matin en séance publique du PLF 2024.

La députée Sandrine Le Feur intervenant en séance à l'Assemblée nationale.
Sandrine Le Feur, agricultrice et députée Renaissance du Finistère, porte un amendement discuté ce jour à l'Assemblée nationale instaurant une aide de 271 millions d'euros pour les filières bio en crise.
© Assemblée nationale

[Mis à jour le 6 novembre à 12h28]

A l’initiative de Sandrine Le Feur, agricultrice et députée Renaissance du Finistère, 46 députés issus de sept groupes politiques différents (dont EELV, LR, PS, LFI) signent un amendement dans le cadre du projet de loi de finances 2024 pour demander qu’une aide d’urgence de 271 millions d’euros dédiée à l’agriculture bio soit inscrite au budget 2024. 

 

Cet amendement adopté ce lundi 6 novembre en séance publique à l’Assemblée nationale.


Une crise inédite de l’agriculture bio en 4 chiffre-clés

« L’agriculture biologique vit une crise inédite », souligne Sandrine Le Feur dans un communiqué citant plusieurs chiffres marquants :

  • La valeur du marché du bio est en recul de 4,6% entre 2021 et 2022
  • Le chiffre d’affaires des magasins bio a chuté de 12,2% entre 2021 et 2022
  • Le nombre de magasins bio a chuté de 10% depuis 2022 et 300 magasins ont fermé
  • 503 arrêts de certification ont eu lieu pour la seule filière grandes cultures depuis début 2023.

La crise du bio sera amenée à se prolonger également en 2024

« Un constat accablant » devant pousser l’Etat à réagir. Si les députés saluent les aides proposées par le gouvernement jusqu’à présent, « elles ne répondent qu’aux pertes constatées sur l’année 2022, et non sur l’année 2023 », avancent-ils. Or selon eux « la crise sera amenée à se prolonger également en 2024 ».

Lire aussi : Agriculture biologique en crise : comment bénéficier de l’aide d'urgence ?

 

Quelle répartition de l’aide d’urgence aux filières bio ?

Pour combler les pertes des filières bio sur 2023, les 46 députés réclament une aide d’urgence de 271 millions d’euros répartie par filière selon les pertes chiffrées par les organisations professionnelles :

  • 71 millions d’euros pour la filière lait (source : Cniel)
  • 30 millions d’euros pour la filière porc (sources : La Coopération agricole et Forebio)
  • 110 millions d’euros pour les grandes cultures (sources : Forebio et La Coopération agricole)
  • 60 millions d’euros pour les fruits et légumes (source : Fnab)

 

Cette aide d'urgence prendra la forme d'une aide au déclassement en conventionnel, d'une compensation des pertes des producteurs et des frais de stockage, peut-on lire dans l’exposé des motifs de l’amendement.   
 

Synabio, Fnab et Forebio appellent les députés et le gouvernement à soutenir l’amendement

Dans un communiqué commun le Synabio, la Fnab et Forebio appelaient en début de matinée les députés à voter cet amendement dans le cadre de la loi de finances 2024. « Les prix à la production sont en baisse : situation aggravée par des surcoûts de stockage et des hausses de charges multiples – et les groupements de producteurs commercialisent à perte une partie des volumes collectés en bio (déclassement en conventionnel ou export à bas prix) », justifiaient les organisations des filières bio qui estiment ces impacts à 271 millions d’euros.

Mobiliser les aides à la conversion bio qui ne seront pas consommées

« Pour faire face à ce coût, nous demandons à l’Etat de mobiliser le budget initialement privé pour les aides à la conversion bio qui ne sera pas consommé », pointent le Synabio, la Fnab et Forebio.

Sans un soutien rapide de l'Etat, les agriculteurs vont se désengager de la bio

« Sans un soutien rapide de l’Etat, les agriculteurs vont se désengager de la bio », préviennent les organisations professionnelles bio. Un cri d'alarme entendu ce matin par les députés de l'Assemblée nationale.

Lire aussi : Pour sauver la filière bio : "les Français devraient consommer comme les Danois"

Lire aussi : « Détournement de l'écorégime » : la Fnab dénonce une nouvelle baisse des aides à la bio

 

Les plus lus

façade du Conseil d'Etat
HVE : le Conseil d’Etat valide sa légalité et déboute la Fnab
Un collectif de sept syndicats et associations bio, environnementales et de consommateurs avait demandé l’interdiction de la…
Portrait de Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et de la commission agricole de Régions de France.
Aides Feader : huit régions appellent à continuer l’aide au maintien bio en 2025
Dans une lettre adressée au Commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen, Régions de France indique que huit régions…
Accord commercial Inde-UE : quelles sont les filières agricoles où l’Inde est compétitive ?
Les Marches
Alors que les négociations entre l’Inde et l’Union reprennent en vue de la signature d’un accord bilatéral de libre-échange,…
Expéditeurs exportateurs de fruits et légumes : « Nous sommes le bras droit des producteurs et l’oreille attentive de la distribution et des consommateurs »
Fruits et Légumes
A l’occasion de l’assemblée générale de l’Aneefel les 20 et 21 mars, FLD vous propose un tour de France avec six expéditeurs…
Revenus, produits bio, usage de l’eau, environnement, avenir : que pensent les Français des agriculteurs et de leur alimentation ?
Portail Reussir
Les Français sont toujours attachés à leur alimentation et respectent le travail des agriculteurs, c’est ce que révèle la 4e…
De l’agrivoltaïsme pour réduire le déficit hydrique des plantes
Portail Reussir
Avec ses démonstrateurs installés en France, TSE veut quantifier les effets de l’ombrage sur la ressource en eau. Les premiers…
Publicité