Aller au contenu principal

Grandes cultures
HVE : Beaucoup d’annonces, peu de concrétisation dans les céréales

Le secteur céréalier est aussi à la recherche de l’excellence en matière de respect de l’environnement pour produire l’alimentation humaine. Enjeux et difficultés.

En novembre 2019, l'AGPM a affiché l'objectif d’atteindre les 10 000 exploitations maïsicoles en HVE d'ici à 2025. © Arvalis
En novembre 2019, l'AGPM a affiché l'objectif d’atteindre les 10 000 exploitations maïsicoles en HVE d'ici à 2025.
© Arvalis

Après le grenelle de l’environnement (2007), la loi sur la certification environnementale (2010) et la création du logo HVE (2014), le plan biodiversité actuel du gouvernement prévoit 15 000 exploitations certifiées Haute Valeur environnementale (HVE) en 2022 et 50 000 en 2030. Parmi elles, on trouvera, bien sûr, des représentants de la filière grandes cultures. Au 1er juillet 2019, elles étaient 101 certifiées HVE contre 2 270 pour l’ensemble des lauréates (dont 1 904 en viticulture). Ce simple chiffre rappelle toute la difficulté à décrocher le Graal pour cette filière.

Le passage au niveau 3, seul permettant de communiquer sur la certification HVE, s’accompagne d’une obligation de résultat (et non de moyen comme en niveau 2). L’exploitation agricole devra alors attester du respect de l’ensemble des seuils de performance environnementale concernant la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et celle de la ressource en eau, mesurés soit par des indicateurs composites, soit par des indicateurs globaux. Et c’est là que le bât blesse : l’indicateur de fréquence des traitements, extrêmement contraignant pour les exploitations céréalières, rend très difficile la démarche.

Le niveau 3 reste très difficile à atteindre

Pour faire avancer la filière céréales, l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) a fait savoir, en mars 2019, qu’elle mettait en place un dispositif d’incitation auprès de ses adhérents pour rejoindre le niveau 2 de la notion de HVE précisant toutefois que « le niveau 3 de la certification environnementale reste encore à ce stade très difficile à atteindre ». Le président de Coop de France Métier du grain, Antoine Hacard, a estimé, quant à lui, le 3 février, que « 2 % de la production de blé tendre pourrait répondre aux exigences du niveau 3 », très difficile à atteindre en céréales. En fin d’année, l’Association des producteurs de maïs (AGPM) s’est engagée aussi sur cette voie affichant l’objectif d’atteindre les 10 000 exploitations maïsicoles en HVE d’ici à 2025 et de capter 1 million de tonnes supplémentaires de carbone.

Les exploitations et les structures qui souhaitent le faire ne partent pas de rien. Elles travaillent déjà sur des problématiques de RSE, biodiversité ou encore développement durable et ont déjà obtenu des signes distinctifs de qualité (label Rouge, AB, CRC…). L’une des interrogations porte souvent sur la façon de concilier la ou les certifications acquises avec cette démarche HVE.

Treize exploitations de Dijon Céréales auditées

De nombreuses structures font part de leur intérêt et reconnaissent réfléchir et évaluer le dispositif avant de se lancer. La démarche, réalisée sur le terrain, la plus aboutie dans la filière blé-farine-pain implique Intermarché/Agromousquetaires, associé à deux coopératives et à trois moulins. D’autres réflexions existent comme celle autour de l’entreprise de négoce agricole Suplisson, avec le syndicat professionnel de négoce agricole Centre-Atlantique et les moulins Foricher (Loiret).

Autre exemple avec la coopérative Dijon Céréales : « Dijon Céréales a ouvert un front de réflexion pour accompagner ses adhérents vers la certification environne­mentale (niveaux 2 et 3 Haute Valeur environ­nementale). Treize exploitations ont été auditées sur la dernière campagne », peut-on lire dans son rapport d’activité 2018-2019, publié mi-décembre.

La meunerie française se penche sur la RSE

De façon générale, la Haute Valeur environnementale (HVE) n’est pas encore un sujet prioritaire au niveau de la meunerie française. « Nous ne sommes pas leader sur cette question qui s’adresse d’abord à la production », explique Aurore Bescond, secrétaire générale adjointe de l’Association nationale de la meunerie française. Pour autant, la question environnementale n’est pas étrangère à l’organisation professionnelle. Cette dernière travaille beaucoup sur les questions de « durabilité des produits dans le cadre du développement de la responsabilité sociétale des entreprises notamment », précise Aurore Bescond.

Les plus lus

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

Silo d'Agrial à Blainville sur Orne proche canal
Fret fluvial – La mise en service du canal Seine-Nord Europe décalée à 2032

Lors de la conférence des parties prenantes de l’Alliance Seine-Escaut le 31 mars 2025, le ministre chargé des Transports et…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Alexis Garnot fait une intervention pour présenter la tendance marché 2025 des orges brassicoles lors du colloque Arvalis des orges brassicoles du 3 avril à Orléans.
« La prime brassicole de 50 €/t est actuellement peut-être un peu chère dans le contexte de marché présent », alerte Alexis Garnot

Dans le cadre du colloque sur les orges brassicoles, organisé par Arvalis le 3 avril à Orléans, Alexis Garnot, trader chez…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : repli des cours de l’urée puis de l’ammonitrate

Dans un marché de fin de campagne, les cours de l’azote se sont détendus en mars après la flambée de ces quatre derniers mois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne