[Bâtiment photovoltaïque] 108 places pour vaches allaitantes bientôt entièrement recouvertes de panneaux
En partant du principe qu’une stabulation pour vaches allaitantes équipée de panneaux produit de l’électricité 365 jours par an, alors que son usage purement agricole n’excède guère cinq mois par an, Olivier Taillandier a sans hésitation opté pour un toit incluant des photovoltaïques sous lequel jusqu’à 108 vaches peuvent être hivernées.
En partant du principe qu’une stabulation pour vaches allaitantes équipée de panneaux produit de l’électricité 365 jours par an, alors que son usage purement agricole n’excède guère cinq mois par an, Olivier Taillandier a sans hésitation opté pour un toit incluant des photovoltaïques sous lequel jusqu’à 108 vaches peuvent être hivernées.
Après avoir été salarié pendant 20 ans, Olivier Taillandier s’est installé en 2019 sur l’exploitation familiale À Peschadoires dans le Puy-de-Dôme. « Mon père conduisait la quasi-totalité du cheptel en plein air intégral. Quand j’ai pris la décision de m’installer, juste avant mes quarante ans, j’ai voulu investir dans un hangar à fourrage et une stabulation libre pour hiverner l’essentiel de mes vaches suitées. »
Dès le départ, la volonté a été de coupler ces bâtiments à la production d’électricité. « J’ai longtemps travaillé dans un magasin commercialisant des matériaux de construction et j’analysais avec un œil attentif les opportunités offertes par le photovoltaïque. Je suis un convaincu. L’intérêt est évident, même si au départ cela renchérit nettement le coût du bâtiment. »
La stabulation répondait aussi à une volonté d’améliorer son confort de travail et l’option photovoltaïque au souci d’aider à financer ces bâtiments avec, à terme, le fait de diversifier les sources de revenu. Ce projet a été favorisé par la possibilité de construire sur une parcelle bien adaptée, car bien exposée, dotée d’un sol relativement filtrant et proche du siège d’exploitation. Elle a permis d’avoir des bâtiments parfaitement bien orientés tout en restant raisonnable côté cubage de terre à déplacer.
Équiper un hangar et une stabulation
Tant pour le hangar que la stabulation, le terrassement a démarré en octobre 2019 mais le chantier a été perturbé par les confinements. Les deux bâtiments ont été construits au premier semestre 2020. Les premières bottes de foin ont été remisées le 28 mai et les aménagements intérieurs ont suivi en cours d’automne. Les premiers animaux sont rentrés début décembre mais les centrales des deux bâtiments ont tardé à être branchées au réseau.
Les panneaux ont commencé à produire que le 5 janvier 2021 mais avec une quantité d’électricité parfaitement en phase avec ce qui avait été annoncé. Les chiffres sont même de 7 % supérieurs au prévisionnel avec une météo 2021 qui n’a pas pourtant été à l’optimum une partie de l’année.
Exclusivement dédié au stockage du foin et de la paille, le hangar mesure 42 mètres de long sur 12,8 de large. La stabulation est nettement plus grande : 89 mètres de long sur 21 de large pour un maximum de 108 vaches suitées. Les panneaux recouvrent la totalité du hangar pour une puissance de 100 kW et la même puissance est installée sur la moitié du toit de la stabulation. La seconde moitié sera recouverte dans le courant de l’année.
Les deux bâtiments ont été construits par l’entreprise Le Triangle, maître d’œuvre pour la charpente, la couverture, la pose des panneaux, le bardage et les gouttières. Le retour financier n’avait pas encore été précisément calculé début janvier, mais dans la configuration du moment donc avant le doublement de la surface en photovoltaïque, la vente d’électricité produite sur la seule stabulation devrait se traduire par un retour d’environ 9 000 euros charges déduites (assurance, nettoyage…).
Six cases d’adultes
Derrière le couloir d’alimentation au Nord, il y a six cases d’adultes prolongées au Sud par une rangée de cases destinées aux veaux ou aux vêlages. La principale entrée d’air se fait au travers du filet brise-vent enroulable, positionné juste devant le couloir de circulation bétonné bordant les cases à veaux. L’air entre également par le bardage perforé situé sur le décrochement entre le toit de l’aire paillée des vaches et le toit couvert d’une alternance bac acier et translucide recouvrant les cases à veaux. La sortie de l’air se fait ensuite par un faîtage ventilant dont l’ouverture est de 20 centimètres.
D’après le temps que met la poussière pour disparaître au moment du paillage, ventilation et renouvellement de l’air sont satisfaisants. « Ce n’est ni mieux, ni moins bien que dans d’autres stabulations du même type, non équipées de panneaux », estime Olivier Taillandier qui reconnaît avoir eu quelques problèmes respiratoires sur les veaux en début d’hiver peu après la rentrée. La météo froide et humide de décembre était, il est vrai, particulièrement défavorable. « Rien de catastrophique pour autant mais aucun veau n’était vacciné. J’analyserai de plus près ce volet l’an prochain. »
La nuit, l’éclairage intérieur relève de tubes néons leds. En journée, le bâtiment est très lumineux quand il fait beau. Côté Nord, il y a une seule rangée de translucides sur le haut avec un éclairage un peu modeste lors des tristes journées de décembre. Le couloir d’alimentation mesure 4,5 mètres de large et un petit couloir permet de faire le tour de toutes les cases tout en passant le long de celles des veaux, facilitant ainsi l’observation et la surveillance. Paillés quotidiennement, les animaux sont affouragés avec une pailleuse distributrice de 9 m3 avec un repas de foin le matin et un d’enrubannage le soir. Les veaux ont du foin en libre-service et un peu de concentré.
Géotextile au-dessus des veaux naissants
« Dans ce bâtiment, en chargeant la distributrice le soir pour le lendemain matin je compte un quart d’heure à une demi-heure le matin et une heure et demie l’après-midi. Ce sont les animaux hivernés dans cette stabulation qui me demandent le moins de temps de travail. » Les deux cases situées au centre de la stabulation hébergent les vaches non encore vêlées lors de la rentrée dans le bâtiment. Les cases à veaux qui leur correspondent sont équipées d’un géotextile positionné sur le dessus et le long des parois latérales de façon à faire comme une « niche » pour couper des courants d’air et éviter les retombées d’air froid.
Le filet brise-vent positionné le long des cases à veaux et les portes sont équipés d’enrouleurs pouvant être commandés à distance depuis le smartphone. Un bureau-local sanitaire de 5 x 5 mètres est accolé à l’extrémité ouest, près du chemin d’accès. « Mon principal regret est de ne pas avoir prévu cinq mètres pour la largeur du couloir d’alimentation. » Côté litière avec une dizaine d’hectares de céréale, les achats complémentaires sont incontournables mais coûteux même si la plaine de Limagne n’est qu’à quelques kilomètres. La solution plaquettes de bois déchiqueté va être étudiée de près pour le prochain hivernage d’autant que les haies ne manquent pas sur le parcellaire.
Rentrer des vaches déjà suitées
Côté conduite d’élevage, l’objectif est d’avoir le plus possible de vêlages entre le 15 août et le 15 novembre pour vendre des broutards à des périodes en principe plus favorables et avoir l’essentiel des veaux nés au moment de la rentrée en stabulation. Les lots de génisses sont actuellement hivernés en plein air.