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Une vision de l’écologie prenant en compte l’homme et ses activités économiques

C’est au sein de l’éco-centre de Varennes-sur-Allier que l’association Symbiose Allier a souhaité tenir son assemblée générale le samedi 11 juin dernier.

L’occasion de revenir sur les objectifs et les missions de cette association environnementale née au cours de l’année 2015 à l’initiative de plusieurs acteurs utilisateurs des espaces naturels. Parmi eux, les forestiers, propriétaires d’étangs, propriétaires privés, fédération des chasseurs et organismes agricoles. Reconnue association environnementale depuis 2020, Symbiose Allier place les activités humaines au cœur des réflexions sur les écosystèmes. Une ligne de conduite que défend Christophe Pignot, président de Symbiose Allier : « petit nouveau dans le paysage des organisations environnementales du département, notre association a dû commencer par se faire connaître, et reconnaître, comme acteur utile et constructif, dans la conduite d’actions à caractère environnemental ».

Un observatoire agricole de la biodiversité

L’association porte, chaque année, de nombreuses actions et s’insère dans différents dispositifs. Depuis 2015, elle pilote ainsi l’observatoire agricole de la biodiversité consistant en l’animation d’une quarantaine d’agriculteurs effectuant régulièrement des relevés afin d’appréhender la dynamique de la biodiversité ordinaire et établir le lien qui l’unit avec les pratiques agricoles. Selon Christophe Pignot, une véritable dynamique est née : « cet observatoire constitue en effet une action particulièrement précieuse. Il permet d’enrichir les connaissances sur les impacts des pratiques agricoles, de développer la connaissance et la sensibilité des agriculteurs sur la diversité biologique présente sur leurs propres exploitations, de resserrer les liens entre Symbiose Allier et des laboratoires de recherche, d’offrir un rôle actif et concret aux adhérents volontaires... Doubler le nombre d’exploitations impliquées dans le réseau doit être un objectif, qui semble plutôt réaliste ».

Acteur de la compensation environnementale

Symbiose Allier est également devenue l’un des acteurs de la compensation environnementale en lien avec l’aménagement de la Nationale 79, ancienne RCEA et futur A79. Un positionnement de choix qui lui permet de suivre les mesures agricoles et forestières sur quatorze sites et d’obtenir la gestion de trois d’entre eux. Des activités en lien direct avec les propriétaires, agriculteurs et forestiers riverains. Une activité qui traduit la dynamique de l’association comme le précise Christophe Pignot : « le volume d’activité de Symbiose a donc sérieusement augmenté à compter de 2021, avec des financements en conséquence, parmi lesquels les compensations environnementales liées au chantier RCEA qui occupent une place majeure ».

Création et aménagement d’habitats propices pour la faune

Les membres de Symbiose Allier participent aussi, tout au long de l’année, à la création d’habitats propices à la faune et à la micro-faune dont ceux qualifiés d’auxiliaires tels que les pollinisateurs et les prédateurs présentant des intérêts agronomiques. Des travaux qui se traduisent concrètement sur le terrain par la conception, sur des exploitations agricoles, de couverts végétaux dans les vignes, de jachères mellifères ou de bords de champs non traités. Le plan de relance ouvre également des financements pour les agriculteurs désireux de replanter des haies. Véritable succès ayant permis la création de 31 km de haies.

La rédaction d’une charte

Symbiose Allier s’est attelée à la rédaction d’une charte propre. Les explications de Christophe Pignot : « outre le principe d’indépendance, elle rappelle plusieurs idées fondamentales, parmi lesquelles figurent la place légitime des activités humaines au sein des écosystèmes, ainsi que la priorité donnée à l’implication des utilisateurs des espaces naturels dès les premières phases de mise au point d’actions environnementales. Cette charte va donc désormais nous servir de document de référence, permettant de décrire les principes et valeurs de notre structure ». L’association mise aussi, dans les années à venir sur le développement de ses activités : « la perspective du mécénat, bien engagé mais pas encore signé, élargirait le potentiel budgétaire et permettrait de consolider notre équipe.  La composition actuelle vous a été présentée tout à l’heure, et repose sur un dispositif souple, mais précaire. Le mécénat est prévu sur 3 années. Nous envisageons de l’utiliser pour étendre et renforcer une partie des actions existantes comme la plantation de haies, la gestion agronomique des bords de champs, la mise en place de jachères mellifères. Il facilitera la stabilisation de notre équipe, par le recrutement d’un agent supplémentaire, sous contrat stable, pour les trois années à venir » développe Christophe.

Des paiements pour services environnementaux

Les paiements pour services environnementaux ou PSE sont également envisagés pour capter de nouveaux financements. Christophe Pignot insiste sur le fait qu’ils « permettraient à des agriculteurs de se faire financer, par des entreprises, certaines pratiques d’intérêt environnemental, avec un accompagnement de Symbiose.  Un stagiaire, Alex Bayon, a travaillé pendant plus de quatre mois avec des administratreurs sur ce dossier, avec l’objectif d’aboutir fin 2022 ».

Une reconnaissance scientifique

L’importance d’une reconnaissance scientifique des travaux menés par Symbiose Allier est cruciale comme le rappelle Christophe Pignot : « le partenariat scientifique est particulièrement important. Notre crédibilité dépend de notre sérieux dans la mise en œuvre des actions, de la  solidité de nos références, de la rigueur de nos arguments. Il faut en conséquence se donner les moyens de s’adosser en permanence à des références techniques et scientifiques reconnues. L’OAB est aujourd’hui l’objet d’un partenariat avec le Muséum d’Histoire Naturelle et l’Inrae, et notre vision de la place de l’homme dans son environnement s’appuie sur les travaux de Christian Leveque, écologue de renom. Mais notre fonctionnement global mériterait d’être arrimé de façon plus structurelle à des organismes scientifiques, dans le cadre de partenariats pérennes. C’est donc un chantier à ouvrir dans un avenir proche ».

Accentuer la communication

Sans oublier la communication, essentielle pour convaincre le plus grand nombre de l’utilité d’une telle structure : « Ses enjeux sont multiples. Soulignons l’un d’eux, qui est l’élargissement de notre base d’adhérents. Une base élargie signifie plus de représentativité auprès des milieux institutionnels, plus de volontaires pour s’impliquer dans des actions, comme l’OAB, par exemple. Élargir notre base d’adhérents signifie plus de richesse dans les débats internes, plus d’initiatives, de propositions, de créativité. Ce sera donc là aussi, un objectif, avec une stratégie adhoc qui sera mise en œuvre dans les mois à venir. Au-delà des adhésions, la communication se doit évidemment de sensibiliser nos interlocuteurs et partenaires, institutionnels ou associatifs, pour faire partager au mieux notre vision des choses, mais n’oublions pas un public que nous devons privilégier, c’est celui des membres de nos propres familles professionnelles, représentées au sein de Symbiose. Sensibiliser en interne à la diffusion de pratiques conformes aux valeurs de Symbiose doit en effet être une préoccupation permanente et prioritaire » conclut le président Pignot.


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