Prévention des incendies de forêt : une veille partagée
Mercredi 10 juillet, c’est au col de Montmirat que le pôle incendie de Lozère a présenté les actions mises en place pour prévenir les incendies durant l’été. Un partenariat entre services placé sous l’autorité de la sous-préfète de Florace, Valérie Fuscien.
Mercredi 10 juillet, c’est au col de Montmirat que le pôle incendie de Lozère a présenté les actions mises en place pour prévenir les incendies durant l’été. Un partenariat entre services placé sous l’autorité de la sous-préfète de Florace, Valérie Fuscien.
Si la pluie prolongée de ce printemps permet, pour le moment, d’être rassuré sur les risques incendies possibles dans le département cet été, les acteurs impliqués dans la prévention incendie, réunis autour de la sous-préfète Valérie Fuscien, ont prévenu que « la vigilance doit rester de mise ».
La campagne estivale de surveillance des forêts a été lancée dès le début de la semaine. Préfecture, ONF, direction départementale des territoires, ONF, OFB, PNC, gendarmerie, SDIS 48 : tous regroupés, ces services travaillent en collaboration pour minimiser au maximum l’impact que les incendies de forêts peuvent avoir dans le département.
« Nous menons principalement un travail d’information et de sensibilisation », ont souligné les nombreux acteurs réunis au col de Montmirat. Dans le volet pédagogique sont notamment visés les mégots de cigarettes et les feux de bivouac, ainsi que les travaux forestiers et agricoles. Neuf feux de forêt sur 10 sont d’origine humaine, dont la moitié est déclenchée par imprudence. Avec 16,9 millions d’hectares de forêt sur son territoire métropolitain, la France est le quatrième pays européen le plus boisé. L’importance de ses surfaces boisées la rend vulnérable au risque incendie de forêt, notamment en période estivale et dès que la végétation s’assèche.
Connaître la réglementation
Même si « l’essentiel des incendies en Lozère a lieu en hiver, l’été est aussi une période propice », ont rappelé les acteurs de ce pôle incendie, qui rappellent que la réglementation ne doit pas être ignorée. « Nous avons récemment fait une reconnaissance dans un hameau, raconte Frédéric Lhomme, directeur départemental et chef de corps du Service départemental d’incendie et de secours de Lozère. Et là, on tombe sur un habitant qui avait allumé un écobuage, en dehors de toute règle (ndlr les périodes d’écobuages sont strictement encadrées par arrêté préfectoral) ».
« Il faut adapter ces pratiques selon le contexte », ont insisté les acteurs présents ce mercredi 10 juillet. « Dans le cadre de travaux agricoles, s’il est possible de repousser la moisson de quelques jours ou la commencer plus tôt le matin en période de sécheresse, par exemple, cela peut contribuer à garder tout le monde en sécurité ». Quant à la présence de petites citernes d’eau dans les tracteurs, elles sont jugées « nécessaires », mais ne seront jamais suffisantes face à un incendie d’ampleur.
La sous-préfète Valérie Fuscien a rappelé qu’en Lozère, 1 534 hectares ont brûlé en 2022, lors de 67 incendies. Beaucoup plus que la moyenne des vingt dernières années.
À la suite de l’été 2022, qui a été historiquement dévastateur pour les forêts françaises, le président de la République a annoncé en octobre 2022 un plan d’actions pour mieux prévenir les incendies, pour renforcer les moyens humains et matériels et pour reboiser et gérer durablement avec une planification de reforestation.
La loi du 10 juillet 2023 sur le risque d’incendie a également renforcé les mesures de prévention et de lutte : mise en place d’une stratégie nationale de défense des forêts et des espaces non boisés, obligations légales de débroussaillement renforcées, simplifiées et mieux connues, maîtrise de l’urbanisation, interdiction de fumer en forêt pendant la période à risque.
En Lozère, les équipes renforcées sont sur la ligne de départ et parcourront les massifs tout l’été pour que la saison estivale ne soit pas une saison d’incendies.
Quant aux responsables de départs de feux, en cas d’infraction caractérisée, le ou les responsables risquent une amende de quelques centaines à quelques milliers d’euros, et de la prison pour les cas les plus graves.
En pratique
Météo France publie sur son site une «météo des forêts», permettant de mesurer le risque incendie en forêt : https://meteofrance.com/meteo-des-forets.