Environnement
Pour que s’arrête la surenchère
Aujourd’hui, les règlementations environnementales applicables à l’agriculture s’amoncellent, laissant de moins en moins de latitude à l’agriculteur pour exercer son métier. En Limousin, la profession agricole dit STOP !
De mois en mois, de nouvelles règlementations environnementales apparaissent au niveau national ou européen. Elles impactent les agriculteurs limousins, restreignant leurs prérogatives et leur capacité à produire alors même que l’agriculture de notre région figure parmi les plus vertueuses. La profession agricole réclame aujourd’hui que cette surenchère cesse. Le développement durable se base sur trois piliers, social, économique et environnemental. Le nombre d’agriculteurs et la production reculent et les règles environnementales se multiplient. Il faut rétablir l’équilibre.
Le 15 mars, les Fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne ainsi que la Fédération régionale des Jeunes Agriculteurs et la Chambre régionale d’agriculture ont rencontré le Préfet de région et ses services. Lors de cette rencontre, la profession agricole a fait état de l’accumulation des règlementations et de l’inapplicabilité de certaines mesures.
Première question à être abordée, celle de la requalification arbitraire des prairies temporaires de plus de cinq ans en prairies permanentes, prévue dans la future PAC. Les FDSEA et FRSEA contestent cette conversion injuste qui entame le potentiel agronomique de notre région. Par ailleurs, la profession demande que soit établie une définition claire des cours d’eau et notamment des débits minimums, que tous pourraient respecter et qui ne pourrait être sujet à interprétations par les services de l’État. Toujours en rapport avec l’eau, les FDSEA et FRSEA réclament plus de souplesse dans la classification des zones humides et l’établissement de dérogations, pour que l’on laisse les agriculteurs mettre en œuvre les aménagements nécessaires à la pérennité de leurs exploitation.
La profession et plus particulièrement les JA, s’inquiètent de l’accélération de la consommation de foncier agricole très forte en Limousin. Elle demande que tous les projets respectent trois principes qui sont : éviter de consommer des terres agricoles, lorsque cette consommation est inéluctable, la réduire au maximum et enfin compenser cette consommation. FDSEA et FRSEA demandent que pour un hectare consommé, un hectare soit restitué à l’agriculture.
Se basant sur la très grande qualité de l’eau en Limousin, la profession s’oppose à la mise en place de délimitation de zones vulnérables (zones contribuant à la pollution des eaux par un rejet direct ou indirect). À la place, la chambre régionale d’agriculture propose qu’un travail de médiation soit mené.
Enfin, FDSEA et FRSEA s’inquiètent de la mise en place de mesures contraignantes dans certains Schémas régionaux de cohérence écologique. La région Limousin et son agriculture, dont tous s’accordent à dire qu’elles sont vertueuses en matière d’environnement ne doivent pas être pénalisées.
Les FDSEA de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne au sein de la FRSEA Limousin ainsi que les Jeunes agriculteurs espèrent que leurs demandes auront été entendues et que les échéances électorales qui approchent rendront le monde politique plus réceptif et à l’écoute des problèmes du monde agricole.
Pour l’heure, il semble que les services de l’État partagent les analyses de la profession sur certains dossiers. Une autre réunion devrait être programmée par la Préfecture de région avant la mi-juillet pour suivre l’évolution des questions abordées le 15 mars.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 23 mars 2012.