Pollinisateurs : trop de lacunes dans la politique européenne
Que ce soit la stratégie européenne en matière de biodiversité à l’horizon 2020 ou l’initiative européenne pour les pollinisateurs, le manque d’outils et de cohérence dans les politiques européennes n’a pas permis d’assurer la protection des pollinisateurs sauvages, dénonce la Cour des comptes de l’UE dans un rapport sévère du 9 juillet. Quant à la Pac, elle est considérée, en la matière, comme « un problème et non une solution ».
La stratégie européenne en matière de biodiversité à l’horizon 2020 s’est montrée largement inefficace pour assurer la protection des pollinisateurs sauvages dont le déclin est pourtant alarmant, déplore la Cour des comptes de l’UE dans un rapport publié le 9 juillet. Des chiffres récents montrent que, dans l’UE, un insecte pollinisateur sur dix est en voie d’extinction, tandis qu’un tiers des espèces d’abeilles et de papillons sont en déclin.
La faute, estime la Cour des comptes, au manque de cohérence de la politique européenne en la matière qui présente trop de lacunes pour répondre aux principales menaces pesant sur les pollinisateurs sauvages. Outre la stratégie sur la biodiversité, les auditeurs de la Cour épinglent également l’initiative européenne pour les pollinisateurs de juin 2018 – qui ne comporte pas les outils et les mécanismes nécessaires – ainsi que la législation de l’UE sur les pesticides et la Pac. Cette dernière qui ne contient aucune exigence spécifique pour la protection des pollinisateurs sauvages « fait plus partie du problème que de la solution », considèrent les auditeurs. Les exigences en matière d’écologisation et d’écoconditionnalité n’ont pas permis de mettre un terme au déclin de la biodiversité sur les terres agricoles, constatent-ils.