Organiser la défense face à la concurrence du Mercosur
Les éleveurs français de bovins devront faire avec les importations de viande en provenance des pays d´Amérique du Sud. Seules parades : conserver des droits de douanes forts et organiser plus consciencieusement les filières.
D´ici quelques mois, les négociations de l´Organisation mondiale du commerce (OMC) vont porter sur les échanges entre l´Union européenne et les quatre pays du Mercosur que sont l´Argentine, le Brésil, le Paraguay et l´Uruguay. Le sujet est d´importance pour le monde agricole. D´où l´intérêt d´informer les agriculteurs comme ce fut le cas, jeudi 13 janvier dans le cadre de l´assemblée générale du GPA de Pierrefort. "Nous devons connaître la situation et les objectifs de ces pays pour organiser notre défense et avoir des perspectives d´avenir", expliquait ce jour-là le président Patrick Bénézit. En terre d´élevage allaitant, l´intervention de Philippe Chotteau était surtout centrée sur le dossier de la viande bovine et le cas du Brésil. Le Brésil, pays éternel du foot, du métissage, du carnaval et de l´Amazonie, est devenu depuis les années 90 une puissance économique importante (automobile, aéronautique, matières premières) malgré une part de sa population extrêmement pauvre. L´agriculture y représente un secteur fort et exportateur.
Capable de produire de tout et beaucoup
Les Brésiliens aiment dire qu´ils pourraient nourrir la planète entière, même si beaucoup d´entre eux ne mangent pas à leur faim. Ce pays immense produit de tout : soja, blé, maïs, coton, café Malheureusement, sur des sols fragiles parfois conquis sur la forêt, les cultures laissent place aux prairies et aux élevages extensifs de plusieurs milliers de têtes par propriété. La capacité en surface est considérable et, avant même de ronger un peu plus sur l´Amazonie, 90 millions d´hectares défrichés sont aujourd´hui disponibles. Si le Brésil ne consomme que faiblement de la viande (35 kilos par habitant et par an), il n´hésite pas à exporter. "Avec la fin de l´inflation, les propriétaires ont réduit le cheptel d´un total de 170 millions de têtes, permettant ainsi de lancer les exportations de façon massive", note Philippe Chotteau. Et les Brésiliens n´hésitent devant aucun marché : les avants vers le Chili, les morceaux nobles vers l´Europe et l´Amérique du Nord, les abats vers l´Asie du Sud-Est et une présence en Afrique du Nord, en Israël, en Russie, au Moyen-Orient Les importations en provenance du Mercosur représentent ainsi 5,6 % de la consommation de viande de l´Union Européenne mais 20 % de l´aloyau.
Une situation favorable
Cependant, les importations du Brésil et de ses trois voisins viennent de connaître un bond formidable depuis 2001, avec en particulier le doublement du tonnage de la viande découpée réfrigérée. "Plusieurs paramètres sont à prendre en compte, relève Philippe Chotteau. D´une part, il y a aujourd´hui un déficit de production de viande bovine en Europe, alors que la consommation a retrouvé son niveau d´avant la première crise de la vache folle. D´autre part, une monnaie brésilienne dévaluée et des coûts de production très bas permettent, malgré les droits de douanes, de s´approcher des prix du marché européen". Gros bénéfices et débouchés croissants devraient inciter les Sud-Américains à s´intéresser de plus en plus à l´Europe au même titre que les autres régions du monde où ils sont compétitifs, à commencer par la Chine. "Ils possèdent suffisamment d´atouts pour que nous ayons encore affaire à eux dans les années à venir, relève le représentant de l´Institut de l´Elevage.
Capable de produire de tout et beaucoup
Les Brésiliens aiment dire qu´ils pourraient nourrir la planète entière, même si beaucoup d´entre eux ne mangent pas à leur faim. Ce pays immense produit de tout : soja, blé, maïs, coton, café Malheureusement, sur des sols fragiles parfois conquis sur la forêt, les cultures laissent place aux prairies et aux élevages extensifs de plusieurs milliers de têtes par propriété. La capacité en surface est considérable et, avant même de ronger un peu plus sur l´Amazonie, 90 millions d´hectares défrichés sont aujourd´hui disponibles. Si le Brésil ne consomme que faiblement de la viande (35 kilos par habitant et par an), il n´hésite pas à exporter. "Avec la fin de l´inflation, les propriétaires ont réduit le cheptel d´un total de 170 millions de têtes, permettant ainsi de lancer les exportations de façon massive", note Philippe Chotteau. Et les Brésiliens n´hésitent devant aucun marché : les avants vers le Chili, les morceaux nobles vers l´Europe et l´Amérique du Nord, les abats vers l´Asie du Sud-Est et une présence en Afrique du Nord, en Israël, en Russie, au Moyen-Orient Les importations en provenance du Mercosur représentent ainsi 5,6 % de la consommation de viande de l´Union Européenne mais 20 % de l´aloyau.
Une situation favorable
Cependant, les importations du Brésil et de ses trois voisins viennent de connaître un bond formidable depuis 2001, avec en particulier le doublement du tonnage de la viande découpée réfrigérée. "Plusieurs paramètres sont à prendre en compte, relève Philippe Chotteau. D´une part, il y a aujourd´hui un déficit de production de viande bovine en Europe, alors que la consommation a retrouvé son niveau d´avant la première crise de la vache folle. D´autre part, une monnaie brésilienne dévaluée et des coûts de production très bas permettent, malgré les droits de douanes, de s´approcher des prix du marché européen". Gros bénéfices et débouchés croissants devraient inciter les Sud-Américains à s´intéresser de plus en plus à l´Europe au même titre que les autres régions du monde où ils sont compétitifs, à commencer par la Chine. "Ils possèdent suffisamment d´atouts pour que nous ayons encore affaire à eux dans les années à venir, relève le représentant de l´Institut de l´Elevage.