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Mi-figue, mi-raisin 

Jeudi 5 août on célébrait le ban des vendanges à Branceilles pour sa deuxième édition au domaine des 1001 Pierres.



C’est à l'époque gallo-romaines que l'on découvre les premières vignes corréziennes dans les régions de Beaulieu, Meyssac ou Brive. Elles connaissent leur apogée au XIXe siècle.
Mais avec l’arrivée des maladies telles que l’oïdium, le mildiou et surtout le phylloxéra la production est stoppée. 


C’est presque 100 ans après, qu’un groupe de viticulteurs passionnés décident de replanter des vignes. Trente années plus tard, le pari est réussi avec un vin de Corrèze qui fait partie du patrimoine local et qui compte quelque 100 vignerons et annonce sa 34e récolte.
 

De nombreux viticulteurs étaient présents pour ces bans. Le président du conseil départemental de Corrèze se félicite " C'est une joie de voir la famille des vins de Corrèze réunie aujourd'hui ". 
Mais au-delà de la fête, la famille est présente pour raconter ses difficultés face au changement climatique de plus en plus imprévisible.


Un dérèglement climatique à répétition


Depuis 2 ans, la nature s'acharne sur les vignes de Corrèze. Le printemps arrive de plus en plus tôt, les bourgeons montrent leur nez mais le froid revient et le gel tue un certain nombre de pousses. Le mildiou lui se développe à la faveur des printemps pluvieux et doux. Contaminant les organes herbacés de la vigne, ce champignon peut entraîner d’importantes pertes de récoltes, ainsi que des problèmes de qualité des vins et d'affaiblissement des ceps.
Cette année, les deux ont frappé durement les vignobles, provoquant une destruction parfois complète de la récolte. Cela devient alors compliqué de produire, et pour distribuer, il faut des réserves pour préserver à tout prix ce vin régional.
« Avec le dérèglement climatique, on est beaucoup dans l'excès : beaucoup d'eau à un moment, de gros manques à d'autres ; de grosses canicules, puis des épisodes de froid à d'autres périodes. Avant, c'était équilibré sur l'année. Maintenant, ce sont des pics, tout le temps. » explique Philippe Leymat un des sept vignerons que compte l’exploitation.


Cette journée est le temps des bilans


Plusieurs viticulteurs ne feront pas de vendanges cette année. La maladie et le gel frappent de façon aléatoire les parcelles, certains sont plus touchés que d’autres.
La rentabilité de l’acte de vendanges est entamée et la productivité de plus en difficile. Comment demain, aux niveaux européen, français, régional ou tout simplement à l’échelle des communautés, s’adapter ?
Avec la météo, le savoir-faire, l’expertise pour traiter au mieux la vigne (la bonne cadence, le bon dosage) ne sont pas suffisants.


Réfléchir à des solutions


Pour se sortir de cette crise, les vignerons ont pensé à des solutions. Ils réfléchissent à planter les cépages plus résistants qui s’adapteraient mieux au climat. Ils se diversifient dans les exploitations, pour ne pas faire que de la vigne mais, par exemple, planter aussi des noyers. Et puis pour éviter le gel, ils envisagent de construire des tours à vent, avec dessous une source de chaleur qui protégeraient des îlots de 5 à 7 ha. Ils demandent également une réforme de l’assurance récolte mal adaptée au point qu’ils ont décidé d’arrêter de s’assurer.
Le sénateur Daniel Chasseing, présent, insiste sur le fait qu’il faut aider les vignerons à maintenir leur travail. De même que le préfet qui les assure de son soutien. 
Et pour clore la cérémonie et avant de déguster un verre de rouge, de blanc ou de rosé, ce dernier de clamer : « A titre symbolique, je prononce la levée de l’interdiction de récolter le raisin » !

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