La paratuberculose, mieux la connaître pour mieux agir
Paratuberculose bovine En raison de son impact économique grandissant, mieux connaître cette pathologie peut s’avérer utile pour adapter la prévention et la lutte contre cette maladie au sein de votre élevage.
La paratuberculose bovine est largement répandue en France, aussi bien dans des élevages laitiers qu’allaitants avec d’importantes conséquences économiques. Les pertes sont directes (mortalité, euthanasie des malades, baisses de production) et indirectes (non-accès à certains débouchés).
Un impact économique accru
Depuis la suppression de l’abattage d’urgence pour maladie et l’interdiction d’introduction d’un animal malade en abattoir, l’impact de la paratuberculose clinique est augmenté. Dès qu’un bovin présente des signes de paratuberculose, sa destination sera l’équarrissage. Aux pertes de production, s’ajoute donc, dès le début des signes cliniques, la perte totale de l’animal. Ceci explique l’augmentation de votre vigilance, de vos besoins en matière de plans d’assainissement et de vos demandes de garanties vis à vis de cette maladie.
Un germe à localisation intestinale, à développement lent, une maladie insidieuse
La paratuberculose bovine est due à la multiplication dans la paroi de l’intestin d’une mycobactérie : Mycobacterium paratuberculosis. Dans sa forme classique, elle présente une évolution chronique avec l’absence d’atteinte générale fiévreuse et une atteinte intestinale dont résultent les symptômes (amaigrissement progressif avec vilain poil, mais appétit conservé, ramollissement des bouses puis diarrhée liquide incurable) conduisant à une cachexie extrême et la mort. Des formes frustes, fréquentes dans des élevages bien gérés, permettent un développement insidieux de l’infection. Dans un cheptel infecté, 4 groupes d’animaux peuvent être identifiés : les non-infectés, les infectés asymptomatiques non-excréteurs, les infectés asymptomatiques excréteurs de bacilles dans les fèces et les infectés excréteurs (phase clinique). La maladie s’exprime chez un faible nombre d’individus (3 à 5 % des animaux par an, voire moins). Ce sont les élevages laitiers qui sont les plus atteints de paratuberculose clinique. L’infection asymptomatique est dix à vingt fois plus fréquente, aboutissant à l’apparition de la maladie après quelques mois à de nombreuses années.
Un germe très résistant
Une des caractéristiques essentielles de M. paratuberculosis est sa grande résistance. Il résiste particulièrement bien au froid humide, persistant dans des pâtures humides ou des mares de nombreux mois après l’abandon de celles-ci par les animaux excréteurs. La résistance du bacille est moindre dans les sols à teneur élevée en calcium, de même qu’en sol basique. Dans les matières fécales, il peut résister onze mois. Le bacille paratuberculeux est par contre sensible aux désinfectants. Il est également sensible aux rayons UV, au dessèchement, ainsi qu’à la chaleur.