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La culture de la gagne

La fédération nationale ovine a tenu son congrès annuel en Alsace, terre de mission pour l'élevage ovin qui ne représente que 1 % du cheptel national. Un congrès aux tonalités de coaching sportif pour booster les troupes pendant les 12 prochains mois jusqu'au prochain congrès en Bretagne.

© Actuagri

Si les éleveurs ovins se sentent parfois isolés sur leur ferme, ils participent à une dynamique collective forte. La filière ovine a en effet la pêche. Et quoi de mieux pour se projeter dans l'avenir qu'une table ronde sur la motivation et la réussite. Pour qu'un collectif fonctionne, chacun doit faire son boulot et faire confiance aux autres, tel est le message de Vincent Collet, entraîneur de l'équipe de France de basket. Car contrairement aux apparences, « le monde agricole travaille et réussit grâce au collectif », comme l'a rappelé Michèle Boudoin, secrétaire générale de la FNO. Le principal challenge de la filière et de la profession, c'est la transmission des exploitations. Un point sur lequel, cédant et repreneur doivent faire preuve de beaucoup de psychologie, comme l'a souligné Gérard Baglin, coach sportif : « Une entrerpise ressemble à son dirigeant. » Le cédant doit accepter les changements et le repreneur doit faire preuve de respect pour le travail accompli. La FNO a d'ailleurs signé à l'occasion de ce congrès une convention avec la FNSafer (voir par ailleurs). Objectif  : faciliter l'accès au foncier des porteurs de projets dans l'élevage ovin. Selon Xavier Beulin, président de la FNSEA, « la FNO fait figure de laboratoire pour les autres filières ». Elle est parvenue à enrayer la diminution du nombre d'exploitations ovines ; alors que de 1990 à 2000, la filière avait perdu 40 % de ses élevages, aujourd'hui, elle annonce qu'elle recrute. Elle vient de lancer le programme Inn'ovin, un plan à moyen terme pour faire progresser la filière sur quatre axes  : le renouvellement des générations, la performance économique et technique des élevages, l'amélioration des conditions de travail et la contribution à l'innovation, notamment pour la transition énergétique. Au niveau sanitaire, les mesures prises ont permis d'éviter toute épidémie en 2014 dans des élevages pourtant confrontés aux risques de la FCO ou de la fièvre aphteuse. Néanmoins, l'existence de nombreux foyers européens incite à la mise en place d'un fond de mutualisation. Inn'ovin a été acté, entre autres, par Stéphane Le Foll au Salon de l'agriculture. Le texte prend la suite de la Reconquête ovine, avec « des actions mieux ciblées et moins dispersées », selon Franck Dieny, secrétaire général adjoint de la FNO. La nouvelle Pac, comme l'a souligné Thomas Diemer, président des JA, va dans le bon sens pour l'élevage ovin. Il a toutefois déploré la remise en compte du critère d'âge pour l'attribution de l'ICHN. Il a également incité les producteurs à s'emparer de la distribution. À titre d'exemple, avec la marque Agneau Terroir d'Alsace, les éleveurs ovins ont pu créer et conserver de la valeur ajoutée. Le sujet qui fâche, c'est le loup. Alors que 15 MEUR sont consacrés chaque année à la protection de cette espèce, plus de 9 000 brebis ont été tuées sur 29 départements en 2014, une ampleur inégalée. Serge Préveraud, le président de la FNO, a demandé à Stéphane Le Foll la révision de la convention de Berne, qui protège l'espèce et des mesures concrètes de l'État. S'il reconnaît la nécessité de revoir cette convention, le ministre de l'Agriculture a estimé néanmoins que des moyens existent et qu'il faut les utiliser, notamment en renforçant les effectifs des lieutenants de louveterie.

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 14 mai 2015.

La Belgique critique sur la régionalisation à la française
Jean Devillers, président de la fédération interprofessionnel caprine et ovine wallonne, a assisté au congrès de FNO. Il porte un regard critique sur la France qu'il considère également comme une source d'inspiration.
Quel est votre sentiment tout au long de ce congrès ?
Ma première impression, c'est la difficulté qu'ont les Français à assimiler les structures régionalisées. C'est une évolution de l'Europe. Nous le vivons très bien du côté belge. Le deuxième pilier tout comme le premier sont régionalisés. La variété de production fait qu'à mon sens la régionalisation est primordiale. Même le bien-être animal est régionalisé, tout comme la sécurité sanitaire. Par contre, la sécurité alimentaire est restée fédérale. Une concertation européenne du secteur de l'élevage avec cette notion d'inter-régionalisme, plutôt que d'internationationalisme, serait une idée intéressante. Un petit pays comme le nôtre y est plus enclin de par la proximité de nos frontières.

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