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Coopératives
Des politiques agricoles sources d’inquiétude

Les décisions politiques à venir concernant l'agriculture sont au centre de tous les débats. Coop de France Limousin n'a pas dérogé à la règle en y consacrant une partie de son assemblée générale.

Jean-Pierre Boulesteix, président de Coop de France, entouré de Pierre Rigondaud de la Draaf, de François Pierson, directeur de Coop de France à sa droite et de Philippe Ziegler, président du comité technique Révision Centre Atlantique à sa gauche.
Jean-Pierre Boulesteix, président de Coop de France, entouré de Pierre Rigondaud de la Draaf, de François Pierson, directeur de Coop de France à sa droite et de Philippe Ziegler, président du comité technique Révision Centre Atlantique à sa gauche.
© D.R.

Avant de lancer le débat sur la future politique agricole commune (PAC), Coop de France Limousin a retracé les actions 2009. Parmi elles, des travaux sur la professionnalisation (Référentiel organisationnel des Cuma) ainsi que sur la gouvernance coopérative qui seront poursuivis en 2010 de même que ceux sur les coûts objectifs de mécanisation, la réalisation de fiches outils et la participation à TechOvin. La structure participera également au groupe national de travail sur la Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences. Concernant la filière ovine, l'appui technique, auquel est consacré plus de la moitié du budget, a été évoqué ainsi que la seconde partie d'une étude sur les propositions d'actions pour la filière du bassin centre-ouest et le projet de pré-déploiement de l'identification électronique.

 

Du côté de l'environnement, Coop de France Limousin réalise, au niveau local et national, une veille règlementaire et technique sur les problématiques environnementales liées à l'agriculture et à la coopération. D'autre part, des travaux ont été menés sur la gestion des déchets et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques (surveillance biologique du territoire et création de 67 espaces santé sécurité). Enfin, dans le cadre de l'accompagnement des coopératives, au cours de l'année écoulée, le projet de structuration d'une filière châtaigne ainsi que le développement d'une coopérative de fraises et fruits rouges ont été suivi. Sur la filière fruits et légumes, une coordination régionale (CDF limousin et GIE fruits et légumes) a permis aux porteurs de projets de s'approprier les objectifs du Contrat de progrès de la filière.

 

Le rapport d'orientation présenté ensuite par le président, a rappelé l'avancée de la construction du mouvement représentatif des coopératives durant l'année écoulée via notamment l'évolution en Coop de France. Pour autant, des évolutions seront encore nécessaires pour s'adapter au contexte actuel (complexité croissante des contraintes, transversalité des problématiques, enjeux économiques mondiaux, etc.). En outre, Coop de France Limousin doit relever deux défis : développer la communication et faire face à la réduction des moyens humains. Pour y répondre, elle souhaite optimiser ses moyens humains notamment grâce au regroupement des organisations professionnelles agricoles (OPA) régionales sur le même site. Jean-Pierre Boulesteix rappelle également que la construction des filières est de plus en plus essentielle pour l'agriculture et qu'elle passe en grande partie par la réussite économique des outils coopératifs.

 

Enfin, pour assurer ses missions, Coop de France va devoir s'investir dans les politiques territoriales. De nouvelles possibilités de mesures collectives et de soutien d'entreprises au-delà des seuils prévus devront être trouvées.

 

« PAC 2013 : rupture ou continuité »

Tel était l'angle choisi par Coop de France pour aborder le difficile sujet des politiques agricoles en cours de réflexion. Malgré une reprise au niveau des banques et de la bourse, la situation économique demeure très médiocre. L'endettement des états notamment laisse planer de grandes inquiétudes sur leurs capacités à mobiliser un budget important pour l'agriculture. Après l'interventionnisme des débuts est venu le temps du libre-échange et avec lui la baisse des droits de douane, de nombreuses aides (dites distorsives) ou encore l'abandon des prix garantis. Aujourd'hui, on prend la juste mesure du libéralisme et une prise de conscience a eu lieu sur la nécessité d'une régulation minimum et sur l'importance de l'agriculture dans le monde. Dès lors, la future PAC s'inscrira-t-elle dans la continuité ou dans la rupture ? Si d'un côté la place de l'agriculture et son rôle, notamment dans la production de biens publics sont réaffirmés, d'un autre côté, les négociations avec l'organisation mondiale du commerce (OMC) et le Mercosur ou encore la présence dans l'Union européenne de pays ultralibéraux tels que la Suède pèsent lourd dans la balance. Certaines mesures semblent acquises (filets de sécurité, poursuite du découplage, sécurisation des approvisionnements alimentaires, etc.), seront-elles suffisantes ? Au niveau du Limousin, une baisse de 15 % du budget PAC alloué correspondrait à 50 millions d'euros de moins pour l'agriculture régionale. Il faut d'ores et déjà chercher à s'adapter en faisant remonter la valeur de nos produits et en travaillant à baisser les coûts.

 

Invité à s'exprimer, C. Trémouille, vice-président du conseil régional en charge de l'agriculture a rappelé que 20 pays de l'Union européenne sur 27 sont favorables à une PAC forte. La nécessité d'outils de régulation ne fait pas de doutes et même si le mot « quota » est impopulaire en Europe, c'est pourtant bien de quotas dont on a besoin. Pour J. Soursac, président de la chambre régionale d’agriculture du Limousin, allier la mondialisation et la proximité va être un grand défi. La vente directe à elle seule ne sauvera pas l'agriculture limousine. La volatilité des prix et l'absence de visibilité à long terme est très anxiogène pour les agriculteurs, a également rappelé F. Vannier d'Inovlim.

 

En conclusion, Pierre Rigondaud de la Draaf a rappelé que la loi de moderniation agricole à venir prévoit des outils pour une meilleure gestion des prix et donc de meilleurs revenus. Il souligne également l'importance du rôle de l'Observatoire des prix et des marges. Concernant la PAC, la position défendue par la France fait son chemin en Europe. Trois orientations majeures : des outils de régulation pour toutes les filières, de outils de transparence sur les prix, volumes et marges et enfin le maintien d'un niveau cohérent d'aides directes.

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