Paratuberculose bovine
Des alertes conséquentes, un plan efficace
Une prise de conscience et une mobilisation grandissantes s'observent dans la mise en place des plans de maîtrise de la paratuberculose en Creuse.
La paratuberculose s'avère être une maladie avec un impact sanitaire et économique conséquent. Les caractères insidieux et inguérissable de cette maladie demandent une mise en place rapide d'un plan d'assainissement dès son diagnostic dans son élevage.
Une maladie d'impact économique élevé, insidieuse, avec une maîtrise difficile
L'impact économique de cette maladie, par le caractère inguérissable et le coût des analyses, demande une organisation de la gestion. La paratuberculose se caractérise par trois éléments majeurs :
1. Un long développement au niveau de l'animal. Le germe se développe très lentement chez le bovin, la contamination a lieu le plus souvent dans les premiers mois de vie et les premiers symptômes apparaissent, en cheptel allaitant, entre 2 à 4 ans dans 50 % des cas, jusqu'à l'âge de 10 ans et plus pour les 50 autres %, après une période d'excrétion donc de contamination du milieu.
2. Un germe très résistant dans le milieu extérieur, tout particulièrement en milieu acide.
3. Des analyses disponibles pour détecter les bovins atteints imparfaites. La détection des infectés ne peut intervenir que 2 ans minimum après l'infection lorsqu'ils sont en phase d'excrétion (PCR) ou à un stade d'infection avancé (ELISA). Cependant, ces analyses permettent de détecter les animaux infectés avant qu'ils ne présentent des symptômes (premier apport d'un plan d'assainissement) et d'apporter des garanties de cheptel par leur répétition au niveau d'un troupeau.
Effectuer un diagnostic dès la moindre alerte et mettre en place rapidement un plan d'assainissement en cas de résultat positif
Du fait des caractéristiques de cette maladie, en l'absence d'actions dans l'élevage, son développement est inéluctable avec un impact grandissant au cours des années ainsi qu'un allongement de la durée du plan d'assainissement. Cela implique qu'une approche rationnelle de la paratuberculose dans son troupeau nécessite :
1. Une action sur tout bovin présentant une diarrhée chronique. L'animal est isolé (un bovin en phase clinique de paratuberculose excrète des milliards de bactéries par jour) et fait l'objet d'un prélèvement de sang (pour analyse ELISA) et de bouse (pour PCR et coprologie : diagnostic différentiel de la paramphistomose qui présente des signes cliniques comparables à la paratuberculose).
2. La réalisation d'un état des lieux en cas de résultat positif. À la prophylaxie suivante, une sérologie sera effectuée sur l'ensemble des bovins de plus de 24 mois. Cela permet de quantifier l'importance de l'atteinte paratuberculose de l'élevage.
3. La mise en place d'un plan d'assainissement. En fonction des caractéristiques de l'élevage, de son historique clinique, des résultats de l'état des lieux, un plan d'assainissement est défini et demande à être mis en place sans délai. Il s'appuie sur deux piliers d'égale importance, d'une part, la détection et la réforme des infectés, source de matières virulentes, et, d'autre part, la maîtrise sanitaire des risques de contamination au sein de l'effectif pour limiter la transmission indirecte de la maladie, source de nouveaux infectés. Toute non-prise en compte d'un des deux piliers expose au mieux à une augmentation de la durée du plan, au pire à son échec.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 20 septembre 2013.