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Dernière ligne droite pour gérer l’ambroisie avant l’arrivée des premiers pollens

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle envahissante qui colonise préférentiellement les terrains non couverts et remaniés. Les grands bassins de production de céréales d’Auvergne-Rhône-Alpes sont fortement impactés par cette adventice. Elle constitue, de fait, une réelle menace pour l’agriculture.

Suite aux récoltes de blé / colza, l’absence de concurrence, conjuguée aux conditions climatiques de cet été, ont permis un développement massif des ambroisies dans certaines parcelles agricoles. Sans une gestion rapide de ces adventices, elles pourront alors produire pollens et semences en quantité. La gestion des ambroisies durant l’interculture est donc une étape clé pour une lutte efficace et durable.

Les boutons floraux sont d’ores et déjà présents sur les plants d’ambroisie les plus précoces, annonçant le retour très prochain des pollens allergisants. Cette année, les premiers symptômes d’allergies sont prévus dès le 9 août chez les personnes les plus sensibles (source RNSA). Le pic de pollinisation devrait survenir une vingtaine de jours plus tard (ces dates peuvent varier de quelques jours selon les secteurs).

Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l’ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l’installation de la culture) et curatives (mécaniques si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée).

Surveiller les levées d’ambroisies après la récolte

Les niveaux d’infestation de l’ambroisie peuvent se révéler très hétérogènes d’une parcelle à l’autre.

La présence d’ambroisie et son stade de développement sont facilement observables durant l’interculture, permettant ainsi d’évaluer les risques de dispersion de pollens d’ambroisie et de définir une stratégie de lutte adaptée à chaque situation.

 

Dechaumer pour détruire les pieds d’ambroisies

Le déchaumage mécanique permet de gérer efficacement l’ambroisie, en supprimant les plantes déjà présentes et en permettant la levée d’une partie du stock semencier (faux-semis). Une seconde intervention est souvent nécessaire 2 à 3 semaines après le premier passage (sous réserve que l’état du sol le permette) pour gérer les reprises de développement de certains plants d’ambroisie, voire de nouvelles levées.

Le déchaumage est plus difficile sur sol sec ; il est donc recommandé d’intervenir tôt, si possible juste après la récolte pour profiter de l’humidité résiduelle du sol. Il est toutefois encore temps d’intervenir afin de détruire les foyers d’ambroisie avant floraison et il conviendra d’être réactif après le prochain épisode pluvieux pour bénéficier de meilleures conditions pour travailler le sol.

Pour plus d’efficacité, Arvalis - Institut du Végétal préconise notamment de :

- travailler le sol superficiellement (env. 5 cm de profondeur) pour mettre les graines en position optimale de levée et détruire la majorité des plantes présentes ;

- intervenir sur toute la parcelle, y compris les tournières et les bordures ;

- rappuyer en surface pour un meilleur contact terre/graine et optimiser ainsi la germination des graines.

Si le déchaumage ne peut pas être réalisé avant la floraison :

- un broyage des plantes déjà levées permettra, à minima, d’interrompre le cycle de développement de l’ambroisie et de limiter les émissions de pollens. Attention, considérant les conditions sèches de cet été, il conviendra toutefois d’être vigilent au risque incendie ;

- si vous disposez d’une solution de proximité, l’ambroisie peut également être pâturée, notamment par les ovins, bovins et caprins.

 

Agir sur les cultures de printemps infestees

Le cycle de développement de l’ambroisie coïncide avec celui des cultures de printemps : l’ambroisie est donc plus difficile à contrôler dans ces cultures. Elle peut notamment être particulièrement présente au niveau des bords de parcelles.

Sur des parcelles de maïs / tournesol modérément à fortement infestées, il peut être intéressant, à minima, de détourer la culture avec un broyage (ou fauche) sur une largeur d’au moins 2 à 3 mètres (bande la plus affectée par l’effet de bordure). Cela permettra notamment de réduire les quantités de pollens et de limiter la dispersion des graines d’ambroisies par les engins agricoles et ceux fréquentant la voirie attenante.

En cas de trop forte infestation, il est également possible de procéder à une destruction du couvert sans perdre pour autant les aides découplées de la PAC. Vous devrez pour cela effectuer une déclaration d’accident de culture auprès de votre DDT dans les 15 jours suivants la destruction du couvert.

 

Impact sanitaire de l’ambroisie en Auvergne-Rhône-Alpes

Véritable problème de santé publique, les ambroisies émettent, dès le début du mois d’août, des pollens très allergisants avec de nombreuses conséquences pour les personnes sensibles : rhinites, conjonctivites, urticaire, eczéma, asthme... Quelques chiffres clés en région Auvergne-Rhône-Alpes (voir ci dessus).

POUR ALLER PLUS LOIN

Pour plus de détails sur les méthodes de lutte contre l’ambroisie et la réglementation en vigueur, consultez le portail de lutte contre l’ambroisie en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’adresse https://ambroisie.fredon-aura.fr (Rubrique « Documentation & Réglementation ») ou scannez le QR code :


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