[Adventice] Contenir les ray-grass, graminées nuisibles et envahissantes
Avec le vulpin, le ray-grass se partage la place de graminée adventice la plus nuisible aux cultures. L’espèce a développé des populations résistantes à de nombreux herbicides.
Avec le vulpin, le ray-grass se partage la place de graminée adventice la plus nuisible aux cultures. L’espèce a développé des populations résistantes à de nombreux herbicides.
Comment reconnaître les ray-grass des autres graminées
Ivraie raide, ray-grass anglais ou ray-grass d’Italie : ces graminées appartenant au genre Lolium se rencontrent dans les cultures. En grandes cultures, on trouve principalement le ray-grass d’Italie, Lolium multiflorum. Les ray-grass partagent de nombreux points communs : un limbe avec la face inférieure brillante et des nervures bien visibles, voire saillantes, sur la face supérieure ; une ligule membraneuse très courte ; l’absence de pilosité et la présence d’oreillettes à l’insertion du limbe sur la gaine.
Ces oreillettes distinguent les ray-grass de la plupart des autres graminées adventices mais elles ne sont visibles qu’à partir de la quatrième feuille. La gaine est fréquemment rougeâtre. Autre particularité à observer sur le maître brin : une préfoliaison enroulée et non pliée comme la plupart des autres graminées. Adulte, la plante peut atteindre un mètre avec de très longs épis composés d’épillets à une seule glume.
Combattre le ray-grass en jouant sur les leviers agronomiques et chimiques
Agronomie : Le labour est un moyen efficace d’éliminer le ray-grass compte tenu de la viabilité relativement courte des graines. Mais il vaut mieux alterner labour avec non-retournement du sol pour ne pas remonter des graines encore viables chaque année. L’idéal est un labour tous les trois à quatre ans.
La mise en œuvre de déchaumages superficiels est propice à la levée de ray-grass en fin d’été et début d’automne. Le retard de dates de semis en céréale constitue un levier efficace qui permet d’esquiver une bonne partie des levées et facilite les faux-semis.
La rotation des cultures apportera une efficacité seulement grâce à l’introduction de cultures d’été pour casser le cycle de l’adventice.
Mécanique : Le désherbage mécanique procure des résultats aléatoires avec la herse étrille et la houe rotative. Le binage peut s’avérer un bon complément de désherbage dans les cultures à écartement large.
Chimie : En céréales à paille et en particulier sur blé, le désherbage chimique se montre encore efficace avec des interventions d’automne avec des produits à base de flufenacet, de prosulfocarbe, de chlortoluron ou de triallate (pas sur blés). Un complément avec du DFF (dilfufenicanil) peut s’avérer utile pour améliorer l’efficacité. Sur des populations de ray-grass encore sensibles aux antigraminées foliaires, on peut recourir en sortie d’hiver à des herbicides à base de pinoxaden, de mésosulfuron/iodosulfuron ou de pyroxsulam.
Sur colza, les solutions de prélevées les plus performantes sont celles à base de métazachlore, de dmta-p et de dimétachlore ainsi que la napropamide en présemis. En post-levée, une spécialité de type Ielo est efficace, de même que la propyzamide (Kerb Flo).
En culture d’été tel que le maïs, diverses solutions se montrent efficaces sur ray-grass comme celles à base de chloroacétamides en prélevée.
Quatre points clés sur les ray-grass
Plusieurs milliers de graines peuvent être produites par un pied de ray-grass. Elles germent dès leur chute au sol si les conditions sont suffisamment humides.
Les ray-grass germent toute l’année, avec cependant deux pics de germination : à l’automne (septembre à décembre) et au début du printemps.
Des populations résistantes à divers herbicides (fops, dimes, sulfonylurées…) fortement installées sur le territoire expliquent les difficultés de destruction des ray-grass par la chimie. La résistance a aussi été décelée récemment pour quelques foyers vis-à-vis du glyphosate (en vigne) et du flufénacet.
25 à 30 ray-grass au mètre carré suffisent à entraîner une perte de 5 % de rendement. Le ray-grass est nuisible surtout pour les céréales à paille. Les fortes infestations par cette adventice accentuent les risques de verse, et cette graminée est un foyer de virus et de pucerons vecteurs de JNO.