Achats de matériel agricole : « J’autofinance au maximum mes investissements »
Fabien Varoquier exploite 200 hectares à Dommartin-sous-Hans dans la Marne. Pour diminuer ses charges de mécanisation et les risques de pannes, l'agriculteur privilégie le matériel d'occasion et des modèles les moins pourvus d'électronique.
Fabien Varoquier exploite 200 hectares à Dommartin-sous-Hans dans la Marne. Pour diminuer ses charges de mécanisation et les risques de pannes, l'agriculteur privilégie le matériel d'occasion et des modèles les moins pourvus d'électronique.
« Lorsque je renouvelle un matériel, je me rappelle mes objectifs : être autonome et casser les coûts, pour gagner ma vie avec mon travail. Alors j’investis toujours avec prudence dans le matériel, et uniquement lorsque cela correspond à un besoin.
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J’achète le plus souvent du matériel d’occasion et je choisis toujours des outils qui ne sont pas bardés d’électronique. Je ne suis pas contre le progrès mais je n’aime pas qu’un matériel qui coûte cher tombe en panne pour une bricole.
Lorsque j’ai acheté mon pulvé, on m’a proposé un 28 mètres équipé des dernières buses et de la coupure de tronçons, mais j’ai opté pour un 36 mètres tout simple. Combien de litres de produit phytosanitaire économise-t-on vraiment avec ces options à 5 000 ou 10 000 euros ?
Mon dernier investissement en date concerne du matériel betteraves. J’ai investi 20 000 euros dans une arracheuse en décomposé et 20000 euros dans un semoir à betteraves, tous deux d’occasion. Cet équipement m’a permis d’abaisser mes coûts d’arrachage à 120 euros/hectare : je ne compte pas mon temps de travail mais c’est la moitié du prix d’un arrachage en prestation. J’essaie d’autofinancer le plus possible mes achats, pour descendre au maximum le niveau de mes emprunts.
J’évite aussi de différer la première annuité, pour rembourser le plus vite possible : aujourd’hui, l’argent ne coûte pas cher mais les aléas ou les coups durs, ça arrive, et il faut toujours rembourser un prêt. Je préfère jouer la sécurité.
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Cette année, j’ai fait une exception : j’ai acheté un télescopique neuf, avec une première échéance à douze mois. L’écart de prix avec un matériel d’occasion était réduit et cela m’a permis d’autofinancer l’aménagement d’un stockage à plat dans un bâtiment existant, pour mieux valoriser ma récolte. »