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Que faire en cas de résistance aux anthelminthiques dans votre troupeau caprin ?

Le développement de résistance aux anthelminthiques est un risque important pour les élevages caprins. Que faire une fois la résistance présente ? Réponse avec le Dr Carine Paraud, chargée de projet de recherche en parasitologie à l’Anses.

La distribution et la pâturage de plantes riches en tanins condensés est une solution à la fois préventive et curative pour lutter contre le parasitisme.
La distribution et la pâturage de plantes riches en tanins condensés est une solution à la fois préventive et curative pour lutter contre le parasitisme.
© D. Hardy

Dr Carine Paraud, chargée de projet de recherche en parasitologie à l’Anses.
Dr Carine Paraud, chargée de projet de recherche en parasitologie à l’Anses. © DR
« Lorsqu’une résistance vis-à-vis d’un produit a été détectée dans un élevage, l’éleveur doit cesser d’utiliser tous les produits de la même famille. Afin de prévenir l’apparition de résistances vis-à-vis d’autres molécules tout en maintenant une gestion des strongyloses efficace, la mise en place d’une gestion intégrée des strongyloses, combinaison de différentes solutions de prévention ou de traitement, doit être envisagée.

Parmi les solutions préventives, la gestion du pâturage permet d’éviter ou de réduire l’infestation des chèvres par les larves infestantes présentes sur la prairie. Elle peut consister en la mise en œuvre d’un pâturage tournant, d’un pâturage mixte ou alterné avec une autre espèce comme les bovins ou par le renouvellement des prairies. La sélection génétique d’animaux résistants aux strongyloses est à l’étude dans la filière caprine. Enfin, la distribution de plantes riches en tanins condensés est une solution à la fois préventive et curative. Ces plantes peuvent être qualifiées d’alicament, car elles ont à la fois un intérêt alimentaire et des effets antiparasitaires. Elles peuvent être mises à disposition sous forme de prairies, de foin ou de bouchons, ou proposées via le pâturage de sous-bois ou l’accès à des haies.

« Passer d’une solution médicamenteuse simple à une gestion intégrée du parasitisme »

L’utilisation des anthelminthiques restant indispensable en cas de forte infestation, il est nécessaire de raisonner leur usage. L’existence d’autres résistances dans le troupeau peut être préalablement recherchée. L’utilisation de la coproscopie permet d’objectiver la présence de parasites et le niveau d’infestation, et de définir le moment et le produit adéquats. La réalisation d’un traitement sélectif, consistant à ne traiter que les animaux qui le nécessitent, réduit le nombre de traitements et préserve des populations parasitaires non soumises au traitement.

L’évolution d’une solution médicamenteuse simple à une gestion intégrée complexe requiert un accompagnement technique pour choisir la combinaison de méthodes la plus adaptée à chaque élevage et évaluer les difficultés et inconvénients liés à chaque méthode. »

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