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Échange parcellaire : « Je fais des économies et je gagne en facilité de travail »

Sébastien Mahaut, exploitant à Pauvres dans les Ardennes, a procédé à un échange parcellaire pour gagner du temps et de l’argent.

Sébastien Mahaut, agriculteur à Pauvres dans les Ardennes devant une parcelle de blé
Sébastien Mahaut, agriculteur à Pauvres dans les Ardennes.
© S. Mahaut

« Je bénéficie des échanges de cultures réalisés par mes parents et grands-parents qui s’entendaient bien avec leurs voisins et propriétaires. J’ai des parcelles de 5 à 20 hectares réparties sur trois sites distants de 10 km. L’intérêt des échanges parcellaires est pour moi énorme face à l’agrandissement des exploitations, à l’évolution de la taille des outils et aux nouvelles technologies. Si avec 80 hectares, mes parents avaient le temps de travailler des parcelles de 1 hectare, ce n’est plus le cas avec 240 hectares.

Lire aussi | Échange parcellaire : comment le mettre en place en toute sécurité

C’est simple, pour faire mes trois dernières petites parcelles de 1,5 hectare, il me faut le double, voire le triple, de temps que dans une parcelle de 20 hectares. Par exemple, Je passe cinq minutes à déplier la rampe du pulvérisateur et cinq minutes pour la replier. Si je dois le faire plusieurs fois dans la journée, je n’avance pas bien vite et au final, je ne pourrais pas traiter en conditions optimales. Les échanges sont toujours gagnants. J’avais une parcelle où je passais plus de temps à relever la charrue et faire des demi-tours qu’à labourer. Avec le voisin qui avait la même problématique, on a résolu les choses en recoupant différemment nos deux parcelles.

Officialiser les échanges parcellaires pour sécuriser le foncier

Certains refusent les échanges pour des questions de qualité des terres, alors que chez nous, il n’y a pas de variation énorme au sein d’un territoire. Et même si cela entraîne une perte de rendement certaines années, c’est toujours plus intéressant de faire des économies et de gagner en facilité de travail. Cet attachement à leur terre qu’avaient les anciens est moins présent chez les jeunes générations qui voient tout l’intérêt d’avoir un parcellaire groupé et adapté aux outils actuels.

Le point sur | Assolement en commun : quelles précautions pour se lancer ?

Aujourd’hui, je souhaiterais officialiser tous les échanges informels dont j’ai bénéficié, car avec le changement de génération, il y a un risque important qu’un jour certaines familles veuillent reprendre leurs parcelles. Pour ce type d’opérations, la chambre d’agriculture joue un rôle majeur. C’est elle qui peut négocier avec des voisins ou propriétaires récalcitrants car elle a l’avantage d’être neutre. C’est un liant. Et mon dernier échange en propriété ne m’a coûté que 1 000 euros grâce aux aides du département, soit quatre à cinq fois moins qu’un remembrement. Échanger, c’est un levier qu’il faut activer ! ».

SCEA Domino : 240 ha de SAU dont 190 ha en céréales, betterave et luzerne et 50 ha en prairies pâturées par un troupeau de 80 génisses à l’engraissement.

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