Aller au contenu principal

Suivre les performances sylvicoles des parcours de volailles

Quelle est la valeur des arbres implantés sur les parcours ? Quelques mesures simples permettent de l'évaluer.

Par rapport à la forêt, des arbres sur un parcours volailles poussent vite et permettent en général une bonne valorisation.
Par rapport à la forêt, des arbres sur un parcours volailles poussent vite et permettent en général une bonne valorisation.
© V. Bargain

« Par rapport à la forêt, des arbres sur un parcours volailles poussent vite et permettent en général une bonne valorisation, car ils sont en plein soleil et profitent du lessivage » souligne Numa Faucherre, de la Scop(1) Agroof, bureau d'études spécialisé en agroforesterie. Dans la méthode Bouquet, les critères d’évaluation d’un parcours pour du bois d’œuvre sont l’essence, le nombre d’arbres, l’âge, la hauteur totale, la hauteur de bille et le diamètre à 1,30 mètre.

Si certaines essences sont peu valorisées (peuplier, paulownia), d’autres permettent une très bonne valorisation. L’alisier, le cormier, le noyer se vendent 300 à 1 500 €/m³ de bois frais sur pied, le merisier 100 à 350 €/m³, le frêne 80 à 250 €/m³, le chêne 120 à 200 €/m³, le hêtre 80 à 200 €/m³. La taille de formation, qui vise à favoriser une flèche végétale, la taille d’entretien, qui consiste à supprimer des branches, ou encore des attaques fongiques peuvent faire varier la valorisation. « La mesure de la hauteur totale et le diamètre à 1,30 mètre suffisent pour estimer la courbe de croissance et la production finale, précise Numa Faucherre. Il faut retenir uniquement les arbres d’avenir, les autres pouvant passer en bois de chauffage. »

Productivité et capacité calorifique

La valorisation en bois énergie, litière ou BRF dépend quant à elle de la vigueur des repousses et du volume de bois produit. « Différentes essences conviennent pour une valorisation en bois bûche, notamment en haies périphériques, note Numa Faucherre. La compétition avec la filière sylvicole est toutefois importante. Et comme les volumes sont inférieurs, la valorisation en bois bûche du bois issu des parcours est difficile. »

 

 
Numa Faucherre, d'Agroof. « Les critères d’évaluation d’un projet d’aménagement des parcours doivent correspondre aux enjeux et aux objectifs de l’éleveur. »
Numa Faucherre, d'Agroof. « Les critères d’évaluation d’un projet d’aménagement des parcours doivent correspondre aux enjeux et aux objectifs de l’éleveur. » © V. Bargain
Produire du bois déchiqueté ou de la biomasse, à couper en hiver pour un meilleur rapport C/N, est plus facile. Les critères d’évaluation retenus dans la méthode Bouquet sont la catégorie d’arbre (niveau de productivité, capacité calorifique), le nombre d’arbres têtards ou le linéaire, l’âge et la vigueur (longueur et diamètre, nombre de rejets). « Une haie en taillis produit en moyenne 3 t MS/km/an, soit 8 stères de bois, et un arbre têtard 0,3 t MS/arbre/coupe, précise l’agroforestier. Les arbres têtards ont donc une très bonne productivité par rapport aux haies. » Une tonne de bois énergie se vend entre 75 et 100 €. Le rythme de prélèvement varie de trois à douze ans selon le diamètre désiré et le volume objectif.

 

Enfin, la valeur d’un arbre sur le microclimat dépend du volume du houppier et de la vigueur de l’arbre. Dans le cadre du projet EcoAF, l’Inrae de Montpellier a mis au point un outil de modélisation qui permet de visualiser le développement du houppier et l’ombrage pour les volailles.

(1) Société coopérative et participative.

Euralis encourage l’agroforesterie

Depuis 2021, Euralis est partenaire de PUR Projet pour accompagner les projets agroforestiers de ses adhérents. La coopérative béarnaise met en relation ses éleveurs avec PUR Projet qui finance le projet agroforestier (environ 12 € par plant) et apporte la connaissance technique. Le spécialiste établit un diagnostic puis propose un aménagement : choix des essences, localisation et densité des plantations, fourniture des protections, tuteurs, paillages et plants puis finalisation du plan avec l’éleveur.

Deux éleveurs de volailles se sont ainsi lancés dans des projets pilotes dans les Landes et le Gers pour des projets agroforestiers comptant 800 arbres sur leur exploitation. Ils assument seulement la main-d’œuvre pour l’implantation.

Contact : Laurent Capdevielle, responsable développement du Pôle agricole chez Euralis - 06 86 54 22 53.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

<em class="placeholder">Un peu plus du quart du chiffre d’affaires est réalisé sur place.</em>
Productrice de foie gras de canard, la Ferme de la patte d’oie a diversifié ses sources de revenu

Productrice de foie gras de canards dans le Gers, la famille Pérès n’a pas manqué d’idées de diversification en se tournant d’…

<em class="placeholder">Le directeur général Damien Calandre en visite chez un futur éleveur. La production est devenue le maillon faible de Duc, d’où le renforcement de ses mesures de soutien.</em>
Duc muscle ses aides aux éleveurs de volailles

Relancée par son nouvel actionnaire Plukon depuis 2018, la société bourguignonne met le paquet pour soutenir la création de…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)